Avis de Zaynab : "Purée, Mousseline devient mère!"
Une jeune blanchisseuse auprès de Madame Royale et du dauphin, donc des enfants du couple que forment Louis XVI et Marie-Antoinette, est témoin des préparatifs de ce qu’on appellera plus tard la Fuite à Varennes. Le récit couvre la période du dimanche 12 juin au mardi 21 juin 1791. L’héroïne voit donc partir le roi, la reine et ses enfants mais ne les voient pas revenir. Rappelons que le 25 juin la berline revient à Paris, dans un silence funèbre, la foule ayant ordre de ne pas prononcer un mot.
C’est dans l’épilogue, donc l’action se déroule en 1811 que l’on apprend le résultat de cette tentative, mais sur le mode de l’uchronie. La fuite n’a pas été maladroite, le dauphin est homosexuel (ce qui n’a jamais empêché les rois de France de se marier, mais ici si) et sa mère s’adresse à lui dans des termes qui semblent confirmer les pires ragots incestueux rapportés au procès de Marie-Antoinette.
De plus un régime parlementaire est établi en France et Madame Royale (surnommée Mousseline par sa mère) a bien épousé son cousin le duc d’Angoulême (fils du frère cadet de Louis XVI) mais en a des enfants. Bonaparte présenté, sans guillemets, comme un petit caporal corse (alors qu’il était déjà officier en 1789 et à Auxonne), aurait conspiré à plusieurs reprises et serait à la prison du Temple à côté de Drouet. Il y a d’autres incongruités de ce type qui choquent le lecteur adulte, vu la situation en 1791 et en allant dans le sens de l’Histoire d’une fuite réussie.
Ce n'est pas parce que souvent (mais jamais chez Oskar à ma connaisssance), les romans historiques pour la jeunesse s'autorisent certaines âneries que, sur le mode de l'uchronie, on peut faire encore plus fort dans l'invraisemblable. Par contre, pas un mot sur Fersen, où là les licences, avec l’histoire, étaient aisées. Bref une uchronie au contenu très décevant. Heureusement la partie fictionnelle qui s’inspire de l’Histoire ne manque pas d’intérêt.
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