Avis de Adam Craponne : "Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre anime la fin d'un beau jour, au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre (André Chénier)"
Par le décret du 22 prairial An II (10 juin 1794), l'assemblée de la Convention nationale modifie la composition et les attributions du Tribunal révolutionnaire, une juridiction criminelle d'exception (jugeant des personnes résidant en tout lieu du territoire national) à l’origine mise en place en mars 1793 sur la proposition de Danton.
Le 22 prairial an II (10 juin 1794), le député Georges Couthon procéda à la lecture d’un long rapport à la tribune de la Convention : « Les délits ordinaires ne blessent directement que les individus [...] Les crimes des conspirateurs, au contraire, menacent directement l’existence de la société ou sa liberté, ce qui est la même chose. La vie des scélérats est ici mise en balance avec celle du peuple ; ici, toute lenteur affectée est coupable, toute formalité indulgente ou superflue est un danger public ».
En vertu du décret du 22 prairial An II, le Tribunal révolutionnaire n'a plus que le choix entre l'acquittement et la guillotine pour les individus âgés de seize ans révolus et il n’y a pas de recours. Selon Joachim Boufflet entre le 10 juin et le 27 juillet 1794 (date de la chute de Robespierre), ce sont 1 500 personnes qui sont exécutés. Ajoutons personnellement que l’historien Jean-Clément Martin voit en Robespierre un bouc émissaire des exactions du Tribunal révolutionnaire.
Si l’auteur s’intéresse plus particulièrement aux condamnés qui portent très fort en eux la foi catholique (tels Charles-François de Saint-Simon évêque d’Agde et cousin du célèbre mémorialiste, André Brumauld de Beauregard chanoine et vicaire général du diocèse de Luçon ou Marie-Louise de Laval-Montmorency abbesse bénédictine de Montmartre), il n’oublie pas d’évoquer la détention d’autres victimes comme le poète André Chénier (page 127).
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