Avis de Adam Craponne : "Aly un mamelouk de pacotille mais un fidèle de l'Empereur"
Tour d’abord, même si l’iconographie est en noir et blanc, elle est abondante et prend parfois des côtés inédits, comme avec le drapeau de l’île d’Elbe sous gouvernance de Napoléon Bonaparte entre 1814 et 1815 (que nous reprenons ici en couleur) ou en couverture cette imagerie de Montbéliard ou un soldat vient réclamer une légion d’honneur à Napoléon Bonaparte devant un mamelouk.
Louis-Étienne Saint-Denis est né le 22 septembre 1788 à Versailles où son père est piqueur des écuries royales ; sa mère est la fille d'un officier des cuisines royales. Lui-même en 1806 entre aux équipages de la Maison de l'Empereur comme piqueur. Il remplace en 1811 le mamelouk Aly (ou Ali) comme second valet de chambre et se moule dans ce nom et les habits en rapport. Contrairement à Roustam Raza, un Arménien né en 1781 en Georgie, ramené d’Égypte par Napoléon Bonaparte et devenu garde du corps de ce dernier, Louis-Étienne Saint-Denis (devenu Ali, comme on l’a vu) suit l’Empereur tant à l’île d’Elbe qu’à Sainte-Hélène, dont il revient en 1821. De 1826 à 1856, il réside à Sens (dans l’Yonne) où il décède.
Il rédige ses souvenirs en plusieurs étapes et pas dans l’ordre chronologique, ici un gros travail a été réalisé par Jacques Jourquin afin de proposer une cohérence dans la suite des épisodes qui composent l’ensemble du récit présenté par Louis-Étienne Saint-Denis. Il avait réalisé la même tâche afin d’offrir un texte clair pour "Souvenirs du mameluck Ali (Louis-Étienne Saint-Denis) en grande partie inédits sur la Campagne de Russie en 1812".
Le premier chapitre de "Souvenirs en bonne partie inédits du mameluck Ali 1813-1815" traite de la Campagne d’Allemagne de 1813 à la fin de laquelle notre narrateur se trouve enfermé dans la ville de Mayence qui résiste aux armées ennemies. Il raconte de manière touchante la défection des principautés alliés de la France et en profite pour avancer que l’Empereur était doté d’un noble caractère :
« Quand les Wurtembergeois et les Bavarois se furent déclarés contre les Français, l’Empereur renvoya tous les officiers et les soldats de ces deux nations qui faisaient partie de son état-major, mais avec cette générosité, cette grandeur d’âme qui lui était propre. Il les renvoya avec leurs armes et bagages, ce qui fit murmurer beaucoup de Français ». (page 39)
Le troisième chapitre est consacré à l’île d’Elbe et c’est sûrement celui qui apporte le plus d’informations historiques même si le contenu tient en des anecdotes successives. La partie suivante est consacrée aux Cent-Jours et c’est en ces circonstances qu’Ali rencontre Fleury de Chaboulon. Ce dernier publia en 1819 à Londres, un livre de souvenirs intitulé "Les Cent-Jours : Mémoires pour servir à l’histoire de la vie privée, du retour, et du règne de Napoléon en 1815". Napoléon se procura l’ouvrage et l’annota abondamment. Ici Jacques Jourquin nous révèle, qu’en tant que bibliothécaire de l’Empereur à Sainte-Hélène, Ali non seulement fit recopier les notes de Napoléon mais en plus livra de façon autonome ses propres commentaires sur l’ouvrage et il nous les fait connaître.
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