Avis de Adam Craponne : "Allons armées catholiques, Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la république, L'étendard sanglant est levé"
Peu de gens ont entendu parler de la Chouannerie berrichonne, même si en 1989 chez Bédésup (avec Jean-Claude Faur qui fit beaucoup pour populariser la BD au Front national) deux auteurs Francis Bergeron (pour le texte) et Françoise Chard (pour l’illustration), bien connus pour leurs engagements à l’extrême-droite et futurs collaborateurs pour la série des romans pour enfants illustrés Le clan des Bordesoule, ont donné sur le sujet une BD La Révolte de Crève-Bouchure : La petite chouannerie du Bas-Berry. Cet album s’inspire assez largement d’ailleurs du roman La Vendée de Palluau ou l’an IV en Berri publié pour la première fois en 1858.
Guillaume Trotignon ne cite pas tous les ouvrages qu’il a lus et n’en donne d’ailleurs pas consacré exclusivement à ce sujet. Son livre Le cavalier de la Révolution n’est d’ailleurs pas uniquement centré sur ce mouvement contre-révolutionnaire qui affecte tant la région autour de Buzançais dans l’Indre que le Sancerrois dans le Cher.
En fait la série Le temps des révolutions est la suite de la série du Temps des blés, qui en deux tomes permettait de passer du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI. Avec Le cavalier de la Révolution, on parcourt la période de la Révolution, de l’Empire et de la première partie de la Restauration. Ceux qui connaissent un peu l’Indre ne seront pas surpris que l’on rencontre dans cet ouvrage Talleyrand et le général Bertrand qui accompagne Napoléon à Sainte-Hélène et dont la demeure est aujourd’hui occupée par le musée municipal.
Si l’action se déroule dans l’ensemble des tomes des deux séries en partie dans le village fictif de Louvet que l'on peut penser être entre Châteauroux et Bourges, elle peut aussi nous amener à l’étranger. Ainsi dans Le temps des blés, 2 Le fils des lumières vivait-on les dernières heures du Canada français.
Avec une nouvelle série on passe à la génération suivante d’acteurs, aussi peut-on commencer, sans problème de compréhension, cet ouvrage sans avoir lu les deux tomes du Temps des blés. L’action démarre au moment de la rédaction des Cahiers de doléance. Pierre, le fils d’Antoine Chapelin qui était parti seul au Canada, va se retrouver dans le bataillon du Cher levé pour sauver la Révolution. Les historiens nous apprennent que le 1er bataillon de volontaires du Cher est formé le 12 octobre 1791.
« À la fin septembre 1791, il arrêta sa décision : il choisit de s’engager bataillons de s’engager dans l’un des bataillons de volontaires nationaux, à Bourges ». (page 123)
Cela l‘amènera dans les années suivantes à parcourir la Belgique, la Hollande, l’Allemagne et l’Autriche. Par contre son ancien compagnon de jeux le noble Charles de Nuys ce qui l’amènera à rejoindre le Pays de Bade (où réside souvent le prince de Condé jusqu’à son enlèvement par les soldats de Bonaparte) puis l’insurrection contre-révolutionnaire en Berry et dans d’autres espaces dont l’Angleterre.
« Le colonel Charles de Nuys observa le drapeau royaliste qui flottait au sommet du beffroi de Sancerre – cela faisait exactement six jours qu’il bravait le vent et défiait la République. Une expression de bonne humeur traversa son visage et il songea aux récents succès de l’Armée catholique et royale : en moins d’un jour, sans se voir opposer la moindre résistance, la division avait pris tous les villages voisins de Sancerre puis la ville elle-même (…) » (page 227)
Combien de fois se croiseront Charles et Pierre ?
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