Œuvres, volume II, tome 2

Le second tome du deuxième volume des Œuvres propose des articles parus entre le 4 pluviôse an 3 (23 janvier 1795) et  le 5 floréal an 4 (24 avril 1796) dans Le tribun du peuple. Ce dernier titre est sous-titré le Défenseur des droits de l’homme ; il est la continuation du Journal de la liberté de la presse.

Dans Le tribun du peuple, qui est largement lu par les Parisiens, il combat avec la dernière violence la réaction thermidorienne et prône une insurrection pacifique. Il signe maintenant sous le prénom de Gracchus, en hommages à deux frères de la Rome antique auteurs d’une réforme agraire. Entre février et octobre 1795 il est en prison, aussi son journal ne paraît plus. Entre janvier et avril 1796 il est sous la menace d’une arrestation, aussi il vit dans la clandestinité mais continue à faire paraître son journal. Arrêté le 10 mai 1796, il est traduit devant la Haute Cour de justice (créée le 27 août 1795) pour sa participation à la Conjuration des Égaux et meurt sur l’échafaud le 27 mai 1797.

Dans ses commentaires, Philippe Riviale explique en quoi ces textes éclairent les tensions politiques de cette période qui précède le coup d’État de Bonaparte de trois à quatre années. Le babouvisme est considéré comme une idéologie porteuse des idées d’un communisme utopique et une théorisation de l’insurrection populaire. On retiendra cette phrase :

« C’est le régime de liberté, de paix et d’abondance que tous les amis sincères de leur pays doivent travailler fortement à établir  » (page 317).  

On attend avec impatience pour le troisième volume les commentaires de Philippe Riviale sur Le système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier car on sait que ce texte est utilisé par les défenseurs de l’idée du génocide vendéen. Ce texte se trouvera aux côtés de Les écrits de la conjuration et Les écrits et discours du procès de 1797.