Avis de Adam Craponne : "La marie-louise est une sorte de cadre intermédiaire"
Philippe Séguy avait proposé récemment, sous le titre "Journal de Joséphine B., impératrice" l’authentique plagiat des virtuels Mémoires apocryphes écrits par Joséphine Bonaparte (née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie), d’ailleurs ce journal se clôt le 27 mai 1814 soit deux jours avant sa mort, soit quasiment à la même date que "Le Journal de Marie-Louise".
Ce dernier est tenu de façon discontinue car il est écrit lors de voyages. C’est pour cela que sa première partie couvre la période du 27 avril au 12 mai 1810 qui correspond au voyage de noces (Normandie, Artois, Belgique et Hollande méridionale sont visités) qu’il reprend en couvrant l’été 1813 où est évoqué un aller-retour de Paris à Mayence (en passant par les Ardennes, la Belgique ainsi que par Aix-la-Chapelle et en revenant par la Lorraine septentrionale) puis un trajet de Saint-Cloud à Cherbourg (et vice-versa) et se termine par l’évocation d’un départ de Rambouillet fin avril 1814 pour une arrivée par en particulier Vesoul et Salzbourg aux limites de la Bavière et de l’Autriche à fin mai de la même année.
Par ailleurs l’auteur propose en plus les souvenirs de Marie-Louise d’anecdotes que celle-ci avait racontées à sa fille Albertine de Montenuovo (dont le père était le comte de Neipperg) ; ces pages écrites par cette dernière permettent de retrouver des personnages haut en couleurs comme celle qui deviendra Mme Sans-Gêne bien après sa mort, par la grâce de Sardou.
Charles-Éloi Vial, après avoir donné les textes de la main de l’impératrice les commente et fournit des informations sur la vie de Marie-Louise entre deux temps de rédaction. L’image généralement mauvaise que les Français ont de cette femme est fortement modifiée à la lecture de ce document et il ne fait nul doute qu’elle porta un amour sincère à Napoléon Ier. On apprend quel rôle ce dernier entendait lui faire jouer pour sauvegarder son trône puis celui de leur fils et quelle est l’évolution de ses rapports avec l’Empereur d’Autriche (son père) ; on entre aussi dans les arcanes de la cour impériale.
Cet ouvrage propose également une chronologie de la vie de l’impératrice, des cartes chacune sur une double-page des voyages ainsi qu’une introduction où est expliqué entre autre comment ce journal nous est parvenu. Par rapport à notre titre, basé sur un jeu de mots, rappelons que Marie-Louise fut nommée régente le 30 mars 1813.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations Plan chronologique