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Louis XVIII

Louis XVIII
Perrin 768 pages
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Avis de Adam Craponne : "Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir (Victor Hugo)"

Philip Mansel écrit au sujet du personnage à qui il consacre ici un ouvrage : « c’est ici que nous découvrons un des aspects les plus fascinants de Louis : l’extrême difficulté qu’il y a à démêler les véritables motifs de ses attitudes » (page 63). Il apparaît comme un enfant s’intéressant à l’étude et il est des trois frères le plus cultivé et celui qui a l’esprit le plus rationnel.

Durant l’année 1789 et celles qui suivent notre comte de Provence a un regard critique sur les actions de Louis XVI et se plaint de l’inconséquence de la reine. S’il est favorable à des évolutions du système monarchique français, il se prononce contre le projet d’union des Trois Ordres proposé par Necker, il y a une large hostilité entre ce dernier et Louis. Ce frère du roi complote avec Mirabeau et La Fayette, ce qui conduit en février 1790 à l’exécution du marquis de Favras, premier lieutenant de la garde du comte de Provence. 

Le 20 juin 1791, date du départ du roi Louis XVI de Paris, le comte de Provence quitte le Petit Luxembourg. Déguisé et muni d'un passeport anglais, en passant par Soissons il parvient sans encombre à Mons dans les Pays-Bas autrichiens. Incidemment on apprend qu’en 1792 à Coblence, l’armée royaliste réunissait 24 000 homes.  Dans les fourgons de l’armée du duc de Brunswick, les comtes de Provence et d’Artois pénètrent en Lorraine durant l’été 1792.

Ultérieurement en réaction aux avancées des troupes françaises ou des pressions de la France sur les princes qui l’accueillent, devenu Louis XVIII en 1795 à la mort du dauphin, notre ancien comte de Provence vit un exil d’un quart de siècle en divers lieux d’Allemagne, en Italie (il est notamment à Vérone en 1795), dans diverses régions de la Russie occidentale, en Suède et enfin, pendant sept ans, en Angleterre. Ces longues années lui permettent d’évoluer des idées de monarchie absolue vers une monarchie constitutionnelle. 

Lors de son retour en France, il y a lieu de distinguer trois périodes dans son règne ; la première est celle qui précède 1816, la seconde celle qui suit court jusqu’en 1820. C’est l’assassinat du duc de Berry qui marque la césure et le processus de libéralisation du régime de la Restauration engagé par Decazes est stoppé jusqu’à la mort de ce souverain en septembre 1824 (la comtesse du Cayla,  nouvelle maîtresse du roi, va d’ailleurs dans le même sens). Louis XVIII était plutôt sceptique en matière de religion, certes il s’appuie sur l’Église pour réidéologiser ces sujets, mais il limite les prérogatives de celles-ci. Chateaubriand mettait d’ailleurs l’assassinat de l’héritier du trône, la responsabilité de ceux qui ont banni la religion de ces lois.

Sur ce point, comme d’autres, on aurait aimé que certaines actions politiques, décidées sous ce souverain, soient plus sinon détaillées du moins explicitées. Par exemple, dans l’histoire de la laïcité, il n’est pas indifférent que ce souverain ait conservé le monopole universitaire dans l’enseignement secondaire et l’université. Il faudra attendre la loi Falloux pour que celui-ci soit remis en cause.  

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

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