Avis de Ernest : "Quelques brumes fumaient sur les pentes des Alpes, effaçaient les vallées en rampant vers les sommets (Guy de Maupassant)"
Alexis Muston descend par sa mère de Josué Janavel qui avait mené la résistance lors des dragonnades dans les États de Savoie ; cette répression contre les protestants des vallées alpines précède de quelques années celle menée par les armées de Louis XIV. Alexis Muston est un fils de pasteur et lui-même est pasteur, des deux côtés des Alpes, de l’Église évangélique vaudoise (après des études de théologie à Lausanne et Strasbourg). Cette dernière trouve son origine dans les familles qui suivirent Pierre Valdès à la fin du XIIe siècle ; ce dernier tient un discours proche de celui de Saint François d'Assise. Les Vaudois sont déclarés hérétiques en 1215 aussi ils se réfugient finalement dans le Lubéron possession du comte de Provence et dans les vallées alpines orientales ayant pour suzerain les comtes de Savoie. Ce sont donc des francophones, même si on peut penser qu’ils partaient un dialecte franco-provençal à l’origine.
Depuis un village de la Drôme, il parcourt les Alpes réalisant de nombreuses illustrations des paysages qu’il découvre. Il tient par ailleurs un journal, source d’informations sur la vie des Alpins de cette époque. Alexis Muston se fait ponctuellement docteur dans le désert médical qui l’entoure, il soigne gratuitement les gens du pays quelque soit leur religion.
Il écrit en 1851 une histoire des Vaudois, L’Israël des Alpes. Alexis Muston fut le dépositaire de la coupe que Calvin aurait utilisé pour célébrer le culte en 1561 au château de Saint André, au Poët-Ceylard (une commune à l’est de Montélimar). Quoique partisan d’une république, il est gré à Napoléon III de son intervention en Italie qui favorise l’unité de cette péninsule ; en 1880 le roi Humbert Ier lui a conféré l’ordre de la Couronne d’Italie.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations