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Combattre la pandémie: Les médecins et l’État face au choléra de 1832

Combattre la pandémie: Les médecins et l’État face au choléra de 1832
Vendémiaire420 pages
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Avis de Alexandre : "L'homme est aussi un microbe têtu (Le Hussard sous le toit)"

Le choléra des années 1830 est la première épidémie à faire débat au sein de la société française. En raison de son action dans cette crise sanitaire, la France est reconnue comme une puissance sanitaire de premier ordre lors des  deux premières conférences sanitaires internationales de Paris (1851 et 1859). On sait que le roman  Le Hussard sous le toit de Jean Giono raconte comment vivent et meurent du choléra les habitants des Basses-Alpes (devenues Alpes de Haute-Provence) et des Hautes-Alpes. 

Dans l’introduction, l’auteur rappelle que le choléra franchit la Manche et la frontière allemande en 1832 pour progressivement toucher nombre de départements au nord de la Loire comme la Sarthe objet spécifique d’étude dans cet ouvrage.  Les régions méridionales de l’hexagone sont frappées deux ans plus tard et la Sarthe fait alors face à une deuxième vague. Particulièrement contesté dans l’Ouest de la France (où les légitimistes sont nombreux et une opposition républicaine est présente à la préfecture et dans les sous-préfectures), le régime de la Monarchie de juillet va profiter de cette épidémie pour mieux encadrer la société française.

Rappelons que le choléra est une maladie contagieuse infectieuse due au bacille de Koch, identifié par le médecin allemand Robert Koch en 1883. Au bout de trois jours de maladie, le patient décède ou survit définitivement. Le choléra ne se propage  qu’avec une température au-dessus de 16° ; ceci explique pourquoi par exemple des pays comme la Russie sont proportionnellement moins frappés que les pays de l’ouest de l’Europe. L’épidémie à laquelle on s’intéresse provient comme souvent du Bengale, passe successivement par la Perse, la Géorgie  (passée récemment sous la souveraineté des tsars), remonte vers Moscou puis Varsovie et atteint l’Allemagne. Un bateau parti d’Hambourg l’introduit en Angleterre.   

L’auteur montre que les propagateurs manifestes de la maladie sont militaires (passant d’un régiment à l’autre), ouvriers agricoles saisonniers et nourrices allant chercher dans le département de la Seine des enfants que leur confie l’Assistance publique (ce département est alors avec la Nièvre la principale ressource en nourrices pour la région parisienne).  Cette partie orientale de l’ancienne province du Maine est moins touchée que les départements voisins, Nicolas Cadet explique pourquoi.  Selon lui le choléra est une maladie récente (s’implantant progressivement et sans foyer d’infection résiduel) qui touche des villages aux habitats dispersés dans un département alors isolé des grands échanges commerciaux. De plus les autorités administratives et médicales de la Sarthe vont prendre, pourtant sur des bases peu scientifiques de la connaissance de la maladie, des décisions sanitaires qui vont contenir le fléau.

Des instructions frappent tous les lieux communautaires et ainsi la circulaire n°17 du 6 avril 1832 signée du comte d’Argout (alors ministre du commerce et des travaux publics) demande aux préfets d'appliquer « les moyens qui ont paru les plus propres à prévenir l’invasion du choléra ou en atténuer les effets » et en conséquence préconise dans les prisons l’enlèvement des fumiers dans les cours, le changement de la paille, le blanchiment du linge et la fourniture d’un litre de soupe.  

On découvrira l’hétérogénéité du corps médical de l’époque ainsi que l’appel qui a pu être fait à des sorciers, des guérisseurs et des gens proposant des remèdes miracles.  Certains prêtres répandront l’idée que l’épidémie est une œuvre divine destinée à punir les Français pour avoir chassé un souverain légitime. Tout un élan caritatif débouche sur d’heureuses initiatives et les autorités s’emploient à rassurer la population.  Comme l’expose l’auteur dans sa conclusion le reflux de cette épidémie s’est fait dans le cadre d’une large modernisation de la société locale.

Pour tous publics Aucune illustration

Alexandre

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