Avis de Ernest : "Un écrivain que le monde entier nous envie"
En 1984 paraissait chez Vrin "Émile Gaboriau ou la Naissance du roman policier" sous la plume de Roger Bonniot et avec une préface de Roger Borniche. Si cet ouvrage, d’apparence assez universitaire, permit d’en apprendre plus sur la vie de l’écrivain charentais le plus mondialement connu, il n’eut pas une large diffusion.
Avec "Émile Gaboriau : le père du roman policier", on dispose maintenant d’un ouvrage d’un niveau très conséquent de recherches, s’attachant à dire un mot des caractéristiques de chacun des ouvrages de son personnage, largement illustré et proposant même en annexe quelques extraits d’une dizaine de pages d’œuvres majeures d’Émile Gaboriau. Ce dernier est né à Saujon (alors en Charente-Inférieure) mais du fait de la carrière administrative de son père, il séjourna très peu dans ce département en continu et fit des études secondaires peu brillantes au collège de Saumur.
Le premier livre d’Émile Gaboriau "L’Affaire Lerouge" est considéré universellement comme le premier roman policier. Il met en scène une enquête menée en concurrence par la police et un détective amateur. Il s’agit de trouver le meurtrier d’une veuve solitaire qui résidait à Bougival (une commune au bord de la Seine, située au nord de Versailles). Le héros se déguise si besoin est et résout l’énigme en remontant dans des histoires familiales et en utilisant des capacités déductives extraordinaires.
Ce récit paraît en 1863 sous forme de feuilleton dans un journal de la bourgeoisie bonapartiste "Le Pays" (à l’époque la presse est de toute façon largement contrôlée). L’histoire ne suscite qu’un intérêt modérée, mais retient l’attention d’un directeur Moïse Milhaud d’un autre journal "Le Soleil" (au tirage de près de 15 000 exemplaires), où il paraît conjointement avec "Les Travailleurs de la Mer" de Victor Hugo. Alors que l’article d’appel est le livre de l’exilé de Guernesey, les lecteurs se passionnent pour le récit d’Émile Gaboriau si bien que le principal titre de la presse parisienne "Le petit journal" (qui tire à près de 300 000 exemplaires à l’époque) le reprend. "Le petit journal" comme "Le Soleil", "La Revue pour tous", "le Journal de lecture", "le Journal des voyageurs", et "L'Histoire" appartiennent à Moïse Milhaud.
coup de coeur !Pour tous publics Beaucoup d'illustrations