Avis de Adam Craponne : "Faut-il sauver le soldat Napoléon III? Sûrement pas, mais peut-être le civil Napoléon III ..."
Le Second Empire a mauvaise presse et on sait que Philippe Séguin tenta de le réhabiliter avec en 1990 la sortie de l’ouvrage Louis Napoléon le Grand. Les auteurs montrent combien la société française a évolué sous le Second Empire en matière économique et sociale ; en effet dans la dernière partie de son règne, l’empereur se préoccupe du sort des ouvriers.
Certes la vie culturelle brille aussi mais c’est plus à la lumière artificielle qu’au grand jour ; on sait le poids de la censure de l’époque. Rappelons que le Bressan Ernest Pinard gagné sa place dans la postérité grâce à ses réquisitoires contre Madame Bovary de Gustave Flaubert, Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire et Les Mystères du peuple d’Eugène Sue. Il s’oppose aussi à l’érection d’une statue en mémoire de Voltaire, il a agi en tant que procureur impérial puis ministre de l’Intérieur une courte année (de 1867 à 1868).
Le prince-impérial, candidat à la présidence de la République, déclarait « l’Empire, c’est la paix ». O, sait ce qu’il en devint et ce n’est pas seulement la Guerre franco-allemande de 1870 qui fut une catastrophe (la Guerre du Mexique aussi) et les autres conflits coûtèrent fort chers du point de vue humain (en particulier la Guerre de Crimée pour les deux camps et la Campagne de Chine est une opération de banditisme de haute volée comme l’exprimais en des termes voisins Victor Hugo).
Certes son projet pour l’Algérie ne manquait pas d’intérêt mais il s’est perdu dans les sables du Sahara. L’action en faveur de l’unité italienne ne manque pas d’ambiguïtés et le député catholique alsacien Émile Keller ne manque pas de brillamment le dire (page 325). Si le contenu de cet ouvrage est une belle synthèse, il ne faudrait pas que l’arbre de l’adresse de son auteur cache la Forêt Noire impériale.
Pour connaisseurs Quelques illustrations