Avis de Adam Craponne : "Nous pouvons nous rappeler qu'autrefois le peuple élisait ses curés et participait à l'élection des évêques et même des papes"
Notre titre est la reprise d'une phrase de ce roman. L'action se situe en Périgord et le personnage de Jacquou le croquant est devenu une icône pour département de la Dordogne. L’action court sous la Restauration et se clôt en 1830 au moment où se met en place la Monarchie de juillet, toutefois le récit est raconté un demi-siècle plus tard par le héros Jacquou.
Le père de ce dernier braconne et il tue le régisseur du comte de Nansac lorsque celui-ci abat sa chienne. Il prend une condamnation de vingt ans de bagne et décède peu après sur les pontons de Rochefort. Jacquou et sa mère vivent dans une cabane au fond des bois mais bientôt Jacquou se retrouve orphelin également de mère.
Le reste des évènements est l’histoire de la façon dont le héros va tenter de se venger du comte de Nansac qui a une fille non insensible au charme de Jacquou.
Quelques extraits :
« Le plus loin dont il me souvienne, c'est 1815, l'année que les étrangers vinrent à Paris, et où Napoléon, appelé par les messieurs du château de l'Herm "l'ogre de Corse", fut envoyé à Sainte-Hélène, par delà les mers. En ce temps-là, les miens étaient métayers Combenègre, mauvais domaine du marquis de Nansac, sur la lisière dé la Foret Barade, dans le haut Périgord. »
« J’aimais ces immenses massifs de bois qui suivaient les mouvements du terrain, recouvrant le pays d’un manteau vert en été, et, à l’automne se colorant de teintes variées selon les espèces : jaunes, vert-pâle, rousses, feuille-morte, sur lesquelles piquait le rouge vif des cerisiers sauvages, et ressortait le vert sombre de quelques bouquets de pins épars. J’aimais aussi ces combes herbeuses fouillées par le groin des sangliers ; ces plateaux pierreux, parsemés de bruyères roses, de genêts et d’ajoncs aux fleurs d’or ; ces vastes étendues de hautes brandes où se flâtraient les bêtes chassées ; ces petites clairières sur une butte, où, dans le sol ingrat, foisonnaient la lavande, le thym, l’immortelle, le serpolet, la marjolaine, dont le parfum me montait aux narines, lorsque j’y passais mon fusil sur l’épaule, un peu mal accoutré sans doute, mais libre et fier comme un sauvage que j’étais. »
« La Fantille, à qui je dus aussi expliquer les accrocs de ma blouse, ne fut pas du même avis que le curé elle dit que j'avais bien fait de corriger cet individu.
- Je te pétasserai toujours de bon coeur, lorsque tu auras été déchiré en pareille occasion
- Allons, allons! Fantille. Il faut être plus doux et savoir supporter les injures et les calomnies.
- Oh vous, monsieur le curé, vous vous baisseriez agonir de sottises sans rien dire. »
« Il y en a qui ont besoin de la société des autres, qui veulent se mêler à la foule, à qui il faut des voisinages, des nouvelles, des échanges de platusseries ou plats propos ; moi pas, il me paraît que c'est un malheur que de ne pas savoir vivre seul. Les hommes rassemblés valent moins qu'isolés. Il en est du moral comme du physique, les grandes réunions humaines sont malsaines pour l'esprit et le cœur, comme pour le corps. »
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