Avis de Benjamin : "En 1870 Auguste Nétalon épargne (malheureusement) la vie de Napoléon III, dont la mort aurait peut-être épargnée trois guerres à la France"
On se rappelle d’un livre intitulé Ces malades qui nous gouvernent. Il était sorti en 1976 et avait eu d’ailleurs une suite plusieurs années plus tard, en 1980 le réalisateur Claude Vajda réalise un film qui s’inspire de l’ouvrage cité (voir http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/ces-malades-qui-nous-gouvernent/).
Une fois de plus, les éditions SPM (diffusées par L’Harmattan) nous surprenne en traitant d’un sujet original en lien avec des faits historiques ici capitaux et d’autres fois au moins importants. Nous avions déjà vu saluer, par un autre chroniqueur, chez cet éditeur Souvenirs en bonne partie inédits du mameluck Ali 1813-1815. Ce tâche de ne prendre que les écrits dus à un véritable historien, c’est-à-dire quelqu’un qui en possède la déontologie et qui sait trouver des archives originales. De plus SPM semble être malheureusement un des rares éditeurs de livres d’histoire à avoir compris qu’avec ce type d’ouvrage une reproduction de documents et un index des noms propres allaient de soi. Au passage son diffuseur L’Harmattan gagnerait à y prendre de la graine pour ses propres ouvrages. Cerise sur le gâteau, en fin d’ouvrage la présentation de plus de 400 personnes citées !
Auguste Nétalon est issu d’une famille franc-comtoise, venue à Paris pour exercer le métier de corroyeur ; son père, déjà soldat de la Révolution, a été porté disparu vers Vilnius (aujourd’hui capitale de la Lituanie) lors de la campagne de Russie. Auguste Nétalon a commencé ses études de médecine en 1828, il a présenté en 1836 une thèse sur la tuberculose osseuse. Trois ans plus tard, il a été nommé professeur à l'hôpital Saint-Louis.
Ce serait peut-être le premier chirurgien à être médiatisé (avec une photographie réalisée par Nadar), du fait qu’il évite à Giuseppe Garibaldi une amputation du pied. En 1862 ce dernier (d’ailleurs né à Nice sous le Premier Empire) a été blessé fin août 1862 par une balle. Auguste Nétalon reçoit un courrier d’un de ses anciens élèves le docteur hongrois Maurice Herczeghy qui est au chevet du leader nationaliste italien. Ce n’est que fin octobre que notre chirurgien français peut examiner Garibaldi, il diagnostique la présence possible d’une balle (qui s’avèrera peser 22 grammes) et donne des prescriptions pour son extraction.
Cette image n'est pas dans l'ouvrage
En 1867, il devient le chirurgien personnel de Napoléon III et il s’oppose à l’opération de son calcul au moment des prémices de la guerre franco-allemande car il pense que son malade n’y survivra pas. D’ailleurs trois ans plus tard en Angleterre c’est des suites de cette opération que décède l’empereur déchu. On peut rêver d’un Napoléon III mourant sur la table d’opération en pleine gloire et évitant ainsi que la France ne déclare la guerre à la Prusse. Auguste Nétalon ne serait plus alors que le chirurgien responsable de la mort de son souverain… Il va sans dire, mais c’est mieux en le disant, que cet ouvrage permet d’approcher l’évolution que connaît la chirurgie, au milieu du XIXe siècle.
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https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/annees-charnieres-lhistoire-au-tournant-34-1870-vers-lannee-terrible