Avis de Adam Craponne : "Tuée afin qu’une roumie ne devienne sultane?"
Jeanne Lanternier est devenue princesse marocaine et l’objet de cet ouvrage est de nous raconter en quelles circonstances. Elle est née en 1820 à Chatelay près de Dôle dans le Jura, elle prit le prénom de Virginie vers quinze ans.
Ruinés par le feu qui réduit en cendres leur ferme, ses parents émigrèrent en Algérie en 1832 et s’installèrent à Dely-Ibrahim situé à treize kilomètres à l’ouest d’Alger. Dans ce village de la Mitidja on trouvait des colons venus de l’est de la France et d’Allemagne, son père s’est vu attribuer trois hectares. En 1836 elle est faite prisonnière en compagnie de quatre autre personnes (dont deux de sa famille) par des combattants hadjoutes et vendue à l’émir Ab el-Kader qui est passé au Maroc.
Elle fut ensuite offerte au beau-père d'Abd el Kader, le sultan du Maroc Abd er-Rhaman et devint la femme du fils de ce dernier à savoir SidiMohammed. Elle vivait à Marrakech et Fès ; se rendant en France pour l’Exposition universelle de 1855, elle retourna dans son village natal. Elle et ses enfants meurent empoisonnés peu de temps après leur retour au Maghreb. Quatre ans plus tard son mari devint sultan sous le nom de Mohamed IV et il le resta jusqu’en 1873.
Arlette Schneider détaille l’ensemble de la vie de son héroïne, pour écrire ce roman historique elle a bénéficié des recherches de Rémy Démoly à qui on doit la préface.Nous ajouterons personnellement un élément à ce récit. Sénateur du Jura de 1906 à 1924, Stephen Pichon tenta en vain, lorsqu'il fut ministre des Affaires étrangères, d'en savoir plus sur ce qu'était devenue Jeanne Lanternier ; on comprend pourquoi les autorités marocaines firent le silence sur la question même plus d'un demi-siècle après le drame.
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