Avis de Xirong : "La Commune n'attendait pas Élisabeth Dimitrieff"
La série "Communardes" qui démarre mélange les albums centrés sur un personnage de fiction et d'autres sur une femme ayant vraiment existé, il ne va pas être facile de s’y reconnaître. Dans "Communardes, les éléphants rouges" l’héroïne est issue de l’imagination du scénariste Lupano, alors que pour l’album "Communardes, l’aristocrate fantôme" qui sort de manière concomitante Élisabeth Dmitrieff est bien un personnage historique.
Elisabeth Dmitrieff est née en 1851 d’une liaison entre un officier tsariste grand propriétaire terrien et sa mère infirmière d’origine allemande ; comme elle n’a pas été reconnue la présenter comme aristocrate russe est sérieusement sujet à caution.
Militante socialiste dès avant sa majorité en Russie, elle émigre rn Suisse et est à Londres au moment où le Second Empire s’écroule. Karl Marx l’envoie à Paris pour suivre les développements que prend le mouvement communard. En fait elle va fonder, avec la bretonne d’origine Nathalie Lemel, L’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Cette association porte en fait les revendications féministes au nom du socialisme. Au cours de la Semaine sang sanglante, elle fuit Paris par des moyens inconnus, passe en Suisse puis regagne la Russie. Le récit présenté dans la BD donner les quelques pistes que l’on a sur la fin de sa vie. Il est à noter que des femmes, qui se revendiquaient à la fois du mouvement des femmes et de l’autogestion, dans les années 1970 baptisèrent leur association sous le nom de Cercle Élisabeth Dimitrieff.
Cette BD, première d’une trilogie, est bien porté par un graphisme élégant qui sait mettre en scène de façon magistrale les combats de rue. En suivant Élisabeth Dimitrieff parmi les communards, on approche bien certains aspects de leurs motivations et quels obstacles ils rencontrèrent.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations