Avis de Ernest : "Et un dernier Counani pour la route dans la jungle"
Entre l’Oyapock et l’embouchure de l’Amazone depuis le XVIe siècle, un espace géographique se trouve revendiqué à la fois par la France et le Portugal (puis le Brésil qui prend son indépendance en 1824) d’où son nom "Le contesté". Malheureusement pour la France, lors du traité d’Utrecht en 1713 (qui met fin à la Guerre de succession d’Espagne), les diplomates de Louis XIV signent un texte qui à toutes les raisons d’être interprété comme un renoncement à des revendications au-delà de l’Oyapock (ou Oyapok).
En se pliant en 1900 à un arbitrage international qui est basé sur le contenu de ce traité, la France accepte dès le départ de perdre un territoire à la superficie au moins égale à celle de la Guyane française actuelle. Il faut dire qu’en 1900 il était devenu urgent de trancher le différent puisque des affrontements violents s’étaient produits suite à la volonté de certains dans le Contesté (et même au-delà, à savoir au sud des Guyanes hollandaise et britannique) de créer une république indépendante sous la protection de la France. De plus de l’or avait été découvert là et il fallait en conséquence gérer un afflux de population.
C’est l’aventure de la République de Counani (ou de Guyane indépendante) que conte cet ouvrage. Toutefois ce dernier ne se limite à cela puisqu’il évoque les présences françaises dans la région et en particulier celle du géographe et explorateur Henri Coudreau (originaire d’un village proche de La Rochelle). Si la République de Counani, qui connu trois tentatives d’établissement à l’appui de personnalités différentes, était un projet largement utopique destiné à une vie éphémère, par contre on peut avancer que la IIIe République, déjà incapable de mettre en valeur sa propre Guyane, se voyait mal se fâcher pour des dizaines d’années avec un Brésil globalement très francophile chez ses élites. L’ouvrage est largement illustré de divers documents.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations
https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/la-premiere-these-en-histoire-de-l-universite-de-guyane-soutenue-par-boris-lama-873712.html