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Clemenceau: édition du centenaire

Clemenceau: édition du centenaire
Perrin570 pages
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Avis de Adam Craponne : "Du 16 novembre 1917 au 18 janvier 1920 Georges Clemenceau est président du conseil"

La première édition de cet ouvrage date de 2007 ; cette parution en 2017 a été actualisée et surtout enrichie par une riche iconographie. Cet ouvrage de Michel Winock est devenu la première référence en matière de biographie du Tigre, prenant la place de l’ouvrage de Jean-Baptiste Duroselle  paru en 1988. Michel Winock choisit d’assez souvent citer Georges Clemenceau au sujet des évènements qu’il vit ; toutefois, contrairement à d’autres historiens, il ne prend que les phrases significatives et la longueur de chaque citation reste raisonnable. De plus, il ne se contente pas seulement d’écrits du Tigre, mais présente en lien avec l’évènement d’autres témoignages. Ainsi la situation où face à un Clemenceau qui entend arrêter la guerre à la signature d’un armistice, le président de la République Poincaré a la position d’envahir l’Allemagne, on a un courrier (reproduit dans son intégralité, afin de laisser le lecteur seul juge) de ce dernier où il  reproche à Clemenceau, de façon voilée et peu franche, de couper les jarrets à nos troupes.   

On retiendra en particulier des idées avancées par Michel Winock ceci :

« Il y a un optimiste anthropologique chez Jaurès qui explique sans doute son adhésion au socialisme. L’idéalisme de Clémenceau est mêlé de scepticisme sur la nature de l’homme. »

Michel Winock pense que Georges Clemenceau est arrivé au pouvoir par deux occasions, à savoir de mars 1906 à juillet 1909 comme ministre de l’Intérieur puis Président du Conseil et de nouveau Président du Conseil de novembre 1917 à janvier 1920, où il ne pouvait s’allier avec les socialistes. Peu importe les jours où il aurait dirigé un gouvernement, entre 1905 et 1920, il n’y a plus d’alliance possible à gauche pour lui en raison de son nationalisme (et donc en particulier de son soutien au passage de deux à trois ans du service militaire), de son opposition à la syndicalisation et  au droit de grève des fonctionnaires ainsi qu’au monopole de l’État en matière d’enseignement, de son rôle de "premier flic de France" en 1906 dans la répression des mouvements sociaux. Parce que resté fidèle à ses idées, il est passé de la gauche à la droite dans certains domaines.

Toutefois son opposition à reprise des relations diplomatiques entre la France et le Vatican, la perspective d’obsèques civils s’il meurt en court de mandat (il est né en 1841) lui coûte les voix des députés républicains catholiques. C’est en fait la seconde étape de son échec à l’élection présidentielle de 1920, celle où Aristide Briand lui a largement savonné la planche (pour diverses raisons à découvrir dans cet ouvrage).

Le premier épisode de son échec est dû à son orgueil ; en effet il refuse de se déclarer candidat. S’il l’avait fait il n’aurait, dans le camp républicain, rencontré qu’un socialiste face à lui ; personne dans la nébuleuse modérée ou radicale ne serait présenté contre lui. Dans un pré-scrutin, qui réunit tous les parlementaires se disant républicains, non-candidat il recueille 399 voix et Paul Deschanel 9 de plus. Georges Clemenceau s’était fait bien plus d’ennemis que d’amis au cours de sa carrière politique ; ont soutenu Deschanel les catholiques et les socialistes pour des raisons fort différentes. Georges Clemenceau apprenant le résultat, se rappela-t-il de sa maxime : « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n'en avez pas, c'est que vous n'avez rien fait ». En tout cas après avoir refusé de se déclarer candidat, lui, qui avait tant tancé Poincaré en 1913 de s’être présenté quand même, après avoir été devancé lors du vote exploratoire entre républicains, ne pouvait que renoncer.    

Nous n’avons évoqué ici que la fin de la carrière politique de notre personnage. Tous les autres épisodes de sa vie sont racontés dans l’ouvrage Clemenceau de Michel Winock, l’évènement clé étant celui où enfant son père est arrêté pour ses opinions républicaines et échappe de peu à la déportation au lendemain du coup d’état de Napoléon III le 2 décembre 1851.

Pour tous publics Quelques illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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