Avis de Xirong : "Moussa ag Amastan, frère Moussa ag Amastan, ne vois-tu rien venir? Je ne vois rien, que le soleil qui poudroie et le sable qui rougoie"
François-Henry Laperrine, comme ultérieurement Henry de Bournazel, fut un des héros de la France coloniale et l’aura qui l’entourait ressemble fort à celle attribuée ici au personnage fictif du capitaine Barentin. Il voit ses aventures mis en scène essentiellement autour du massif de Hoggar à la fin de la Belle Époque et au début des Années folles mais aussi secondairement durant la Première Guerre mondiale en Artois et Verdun. Il conduit une compagnie de méharistes ; après une expérimentation dès 1894 auprès de spahis, cette nouvelle arme a été créée en 1902 afin de pouvoir contrôler l’ensemble du Sahara, le terme "méhariste" provient d’ailleurs d’un mot arabe qui signifie "dromadaire".
Le lieutenant Cottenest remporte en 1902 une importante victoire sur certaines tribus touaregs et l’administration française s’allie avec d’autres restées neutres dans la bataille. C’est ainsi que Moussa ag Amastan devient le chef des Touaregs qui acceptent la présence française dans le Sahara. Ce personnage est mis en scène dans des relations ultra privilégiées avec l’officier Barentin, ce qui ne correspond pas au type de relation d’autorité que François-Henry Laperrine entretenait avec Moussa ag Amastan mais par contre ce dernier avait une réelle amitié depuis 1905 avec Charles de Foucauld et résida en Bourgogne quelques temps chez la soeur de ce dernier peu avant le début de la Première Guerre mondiale.
À travers la présence totalement fictive de Moussa ag Amastan au sein d’un régiment de spahis, c’est le rappel de l’important appoint des soldats nord-africains qui est mis en perspective. Dans cette fiction, sur le front, le légionnaire Blaise Cendrars discute avec le capitaine des spahis Barentin. On démarre l’action au Sahara en l’été 1914, on la poursuit d’abord en mai 1915 dans les tranchées au sud de l’Artois et ensuite fin 1916 au fort de Douaumont. Les paysages désertiques sont magnifiques et l’univers du front est présenté de façon très fouillée. Cette série convient à un lectorat d’adultes et de jeunes ayant atteint une douzaine d’années.
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