Avis de Ernest : "De l’uchronie glaçante"
La fin de la Belle Époque est marquée par une forte rivalité entre l’Angleterre et l’Allemagne dans tous les domaines, mais aussi ici par la conquête du Pôle sud. L’Anglais Sir Ernest Shakleton est battu sur le poteau par le Norvégien Roald Amundsen qui fait la conquête du Pôle sud le 14 décembre 1911. Les séries en BD Antarctica chez Glénat et Sur les bords du monde pour l’éditeur Bamboo racontent les malheurs du premier et le fait que le Scandinave ait atteint le point du Pôle sud en partant de la Mer de Ross dont les côtes permettent d’approcher le centre de l’Antarctique.
Dans l’album Sept Macchabées, on imagine que craignant que l’Allemagne, partie très tard dans la course aux colonies (mais présente toutefois non loin de là au Sud-ouest africain, en Nouvelle-Guinée et aux îles de l’archipel Bismarck) ne la devance, l’Angleterre ne décide de ressusciter sept cadavres en 1909 pour les lancer à la conquête du Pôle sud.
Ce sont : Peter Brannagh membre de la Royal Geographical Society, John Whale quartier-maître, Lord Goldwin médecin de la Royal Navy et son fils David Goldwin, Brian Hirsch photographe, le Major Adrian Buttler qui a fait face à l’agitation en Irlande, Edward Robert un maître-chien. Dans le lot l’un se révèlera être mort sous une fausse identité et être le futur père de Che Gevara, mort en 1967 (il y a donc un demi-siècle pile).
Revenu à la vie, mais pour combien de temps, ces sept explorateurs polaires vont-ils s’investir dans leur mission ? Les explorateurs germaniques bénéficient d’un transport en zeppelin alors que les Britanniques en sont restés au traîneau certes mais les chiens ont été remplacés par des poneys mandchous. Les qualités de l’ouvrage tiennent pour beaucoup dans l’art d’Étienne Leroux de rendre les paysages glaciaires et des scènes, où réunis dans l’espace réduit d’une baraque, les Anglais échangent des propos divers.
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