Avis de Adam Craponne : "Un livre sur l’élaboration du Code du travail au moment où ce dernier est grignoté par la vague néolibérale"
Né le 16 août 1863 à Orléans et mort le 6 février 1957 à Enghien-les-Bains, Arthur Groussier fut élève de l’École des Arts et Métiers d’Angers. Il travailla comme dessinateur industriel à Paris. Il était de sensibilité allemaniste avant la création de la SFIO en 1905. Ce courant pensait utiliser la grève générale pour faciliter un changement de régime ; il était très antimilitariste et partisans d’un contrôle strict, par le parti, des actions des élus socialistes. Ce dernier point amena Arthur Groussier à rompre avec Jean Allemane et au moment de l’unité socialiste le premier était dans le camp de Guesde et Vaillant alors que le second se trouvait dans le parti de Jaurès.
En dehors d’une petite interruption il fut député socialiste de Paris de 1893 (année de reflux des voix boulangistes) à 1924. Il eut de grandes responsabilités au sein de la franc-maçonnerie.
Il eut l’idée du Code du Travail et prit une part considérable à sa réalisation par ses propositions des 14 mars 1896, 11 novembre 1897 et 13 juin 1898. Ce code fut publié par un arrêté du 27 novembre 1901 d’Alexandre Millerand alors ministre du Commerce et de l’Industrie. Bien que passé durant la Première Guerre mondiale, comme Alexandre Varenne, à son aile droite chauvine dirons certains, patriote selon d’autres, il reste à la SFIO en 1919 contrairement à d’autres députés qui créent le Parti socialiste français, dont Aubriot autre allemaniste ou Arthur Levasseur.
Au passage on apprend que Compère-Morel fut nommé commissaire à l’Agriculture le 26 septembre 1918 et qu’il soutint fortement Victor Boret (et non "Borel", comme il est écrit page 148) alors Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement jusqu’à ce que Laval, avec la complicité de Clemenceau, ne le force à démissionner fin juillet 1919 (voir à ce propos l’ouvrage sur Laval de Renaud Meltz).
À l’heure où le gouvernement Philippe détricote le Code du travail, selon Gérard da Silva, par ailleurs adhérent du SNEPFO (le Syndicat national de l'enseignement privé de la confédération Force ouvrière), il est intéressant de voir comment fut élaboré ce texte.
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