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Le Sud-Kameroun face à l’hégémonie allemande 1884-1916

Le Sud-Kameroun face à l’hégémonie allemande 1884-1916
L’Harmattan 342 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Atangana Ntsama, la guerre est finie (chanson folklorique camerounaise)"

Eugène Désiré Eloundou, est chargé de cours au Département d'Histoire et Géographie de l'École Normale Supérieure du Cameroun, il a soutenu en 1999 une thèse de Doctorat en Histoire ayant pour titre: Contribution des populations du Sud-Cameroun à l'hégémonie allemande: 1884-1916. L’ouvrage, paru chez L’Harmattan, est une synthèse de ce travail.

Malheureusement on peut regretter l’absence de carte lisible à l’intérieur de l’ouvrage, on en trouve bien une page 188 mais on ne sait pas pour quelle période elle correspond (en fait ce sont à grands traits les limites de 1901 à 1911). Celle de la couverture est là pour la décoration, elle ne correspond à aucune limite exacte à une date précise bien qu’elle corresponde à peu près aux frontières de 1911 à 1916 (erreur vers le fleuve Oubangui) et de plus elle n’est pas explicitée. De quel sud du Cameroun traite-t-on de celui d’avant 1911 ou de celui d’après 1911 ? On devine que c'est du premier, mais il serait bon de le précier.

Ceci est fort dommage car ce livre propose une douzaine de photographies d’époque et que son contenu est fort intéressant en particulier parce qu’il s’appuie sur diverses archives en allemand.  Après quelques données géographiques, le corps de l’ouvrage décrit l’organisation sociale et politique des chefferies traditionnelles. Le troisième chapitre s’intéresse au commerce des firmes européennes et aux partenaires camerounais de ces sociétés du milieu des années du XIXe siècle à 1884.

Les débuts de la colonisation allemande du Cameroun sont complexes et sont expliqués au chapitre quatre ; ils débutent par le malentendu historique qu’a constitué le traité entre des commerçants du IIe Reich (avec le consul allemand comme témoin) et les souverains de Douala du 12 juillet 1884 dont l’ouvrage ne nous donne pas le contenu (voir à ce propos http://www.africavenir.org/fileadmin/_migrated/content_uploads/Ndumbe12juillet1884.pdf . )

et se poursuit par le déroulement  immédiatement par un conflit avec certaines tribus. Le quatrième chapitre nous conte les pénétrations de forces allemandes entre 1887 et 1889 puis ultérieurement jusqu’en 1902. Le point suivant évoque le sort des indigènes sous le système colonial, les Allemands recrutant dans les populations des auxiliaires et s’assurant le concours de certains chefs dont Charles (son prénom est Ntsama en langue locale)  Atanga (1883-1943) qui a été scolarisé en allemand et s’est converti au catholicisme. Sa première fonction dans l’administration est celle d’interprète et en 1911 il devient président d’un tribunal indigène. Après un séjour en Allemagne en 1912 à l’institut colonial de Hambourg (comme professeur de la langue éwondo), il devient chef de deux tribus.    

C'est ce type de carte légendée qu'on aurait aimé trouver

Le reste de l’ouvrage aborde à la fois la question des nombreuses révoltes dont les guerres de 1904-1907 avec les Makas, la fiscalité, le recrutement de travailleurs,  l’engagement des indigènes dans l’armée coloniale… L’ouvrage se clôt en présentant les opérations militaires au Cameroun en 1914 et 1915. Manquant de munitions l’armée coloniale allemande et les personnes apparentées aux soldats et porteurs se replient, avec les encouragements de Charles Atanga, vers la Guinée espagnole. Au total ce sont 40 000 personnes qui s’exilent au début 1916. Au bout de quelques mois l’Allemagne n’apporte plus aucune aide financière, une bonne part de ces Camerounais meurt de faim.

Après-guerre Charles Atanga obtient de Berlin une compensation financière pour ces indigènes fidèles à l’Allemagne. Il négocie avec les Français le retour de ceux-ci et sa propre rentrée au pays. Il est à noter que le film La victoire en chantant montre en janvier 1915 la vie dans un petit poste oublié de l’Afrique équatoriale française, tout proche de la frontière avec le Kameroun. La nouvelle de la déclaration de guerre n’y parvient aux Français qu’à cette date, alors que les Allemands déjà au courant ont fait mine de ne rien savoir.     

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Octave

Note globale :

Par - 465 avis déposés - lecteur régulier

465 critiques
06/05/24
Écrire l’histoire coloniale allemande aujourd’hui : enjeux et perspectives Du mercredi 22 au vendredi 24 mai 2024

Hôtel Duret-de-Chevry
Institut historique allemand (DHIP / IHA)
8 rue du Parc-Royal, Paris 3e https://www.dhi-paris.fr/fr/informations-detaillees/seminare/SeminarTime/detail/deutsche-kolonialgeschichte4111.html
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