Clemenceau

Raconter en cinquante-six pages la vie de Clemenceau était une gageure aussi consacrer trois pages à Benjamin le père de notre personnage était bien téméraire. Ce dernier vécut de 1810 à 1897 et en janvier 1858 il est condamné à la déportation en Algérie  dans le cadre de la répression qui suit l’attentat d’Orsini contre Napoléon III. Si cet épisode méritait d’être rapporté, par contre il aurait été bien de glisser que Benjamin ne traversa pas la Méditerranée et fut remis en liberté. Avec le discours tenu par le père sur Robespierre dans les bois du village de naissance de Georges, on a là une présentation intéressante autour de la fidélité familiale aux idées républicaines qui guidera Georges dans son combat contre Napoléon le petit.

Georges lui-même sera emprisonné, ce qui lui donnera l’occasion de rencontrer Auguste Blanqui avec lequel il nouera des relations amicales qui perdurèrent. C’est en tant que maire du XVIIIe arrondissement de Paris qu’il fera connaissance de Louise Michel en 1870. Ce sont deux pages qui sont consacrées à l’épisode sanglant où les Parisiens refusent de rendre les canons qu’ils avaient payés, cet évènement sert de déclenchement à la Commune, une page suit autour des activités de médecin de Clemenceau.

L’anticolonialisme de Clemenceau est bien illustré tant par rapport aux évènements de Tunisie que de ceux du Tonkin, ce sont des moments où il s’oppose à Jules Ferry. Cinq pages sont consacrées à l’Affaire Dreyfus dans laquelle le Tigre confie la première page d’un numéro de son journal à Émile Zola pour écrire son J’accuse.

Plusieurs vignettes mettent face à face Clemenceau et Jaurès autour de la Défense nationale et les mouvements sociaux. Quasiment une page est consacrée à la visite que fit Clemenceau en 1906, comme ministre de l’Intérieur, à La Roche-sur-Yon préfecture du département de Vendée dont il est natif.  

Au sujet de la Première Guerre mondiale, on rappelle que dès avant sa nomination comme Président du conseil (fin 1917), le Tigre parcourt le front, on aurait gagné à préciser qu’il peut le faire en tant que président de la commission sénatoriale de l’Armée. Pages 43 et 44 on voit combien Briand le Breton fut malmené par Clemenceau le Vendéen durant les années du ministère Briand de fin 1915 à début 1917.   

Voir Poincaré tenter de tempérer le Tigre au sujet du prix à faire payer à l’Allemagne pour sa défaite surprend (vignette 3 page 47). Ce n’est pas tout puisqu’à la même page vignette 8 on est très étonné. Clémenceau sur la Rhénanie n’avait pas les positions de Poincaré et de Foch, partisans de créer là un état tampon catholique, il était pour une occupation durable de cette région comme le rapporte Jean-Baptiste Duroselle dans son ouvrage sur Clemenceau. Aussi l’avant-dernière vignette fausse totalement l’opinion du Tigre en lui faisant dire : « Nous devons séparer la Rhénanie de l’Allemagne, les Alliés doivent contrôler cet état » (page 47). Sept pages documentaires, un peu illustrées, permettent entre autre d’évoquer l’échec de Clemenceau à sa faire élire président de la République en 1920.

Si,  d’après nos propres recherches, Clemenceau apparaît dans un vingtaine de BD, jamais sa biobraphie n’avait été le sujet d’un album. Notons qu’il est visible longuement dans Les Folies Bergère de Porcel et Zidrou chez Dargaud (avec Monnet), les albums Adèle et la bête et  Le cri du peuple de Tardi, les tomes 3 et 4 de L’ambulance 13 de Patrice Ordas, Patrick Cothias et Alain Mounier chez Grand angle, dans la série Silas Corev et les volumes 3 et 4 de Jour J.