Avis de Alexandre : "Félicie aussi"
Pour, ce qui semble le dernier tome de la série "L’homme de l’année", le choix du scénariste normand Céka, qui dans cette série aux multiples créateurs, avait déjà donné L’homme de l’année 1492, s’est porté sur une femme. Il s’agit de celle qui aurait donné ses traits à la statue de la liberté.
En effet le colmarien Bartholdi, ancien aide de camp de Garibaldi durant la Guerre de 1870, qui livra leur lion aux Belfortains fin 1879, livre en 1886 aux Américains la Statue de la Liberté (dont le projet remonte à quinze ans avant et le début de la réalisation à dix ans).
Comme le dit la fiction, si le Khedive Isma’il Pasha avait acceptée ce que lui avait présenté Bartholdi le projet de statue à l’entrée du canal de Suez de L’Égypte éclairant l’Asie, il n’y aurait jamais eu cette statue dans le port de New York. Vu les liens que le sculpteur entretenait avec les milieux politiques promoteurs de l’idée de faire offrir par la France à l’Amérique une statue pour le centenaire de son indépendance, Bartholdi aurait peut-être été l’artiste qui aurait réalisé ce cadeau mais ce dernier aurait eu une toute autre plastique.
La fiction présente Bartholdi encore célibataire en 1875, mais l’historien sait que ce n’est plus que pour quelques mois car il épouse à la fin de cette même année Jeanne-Emilie Baheux de Puysieux également d’origine alsacienne. Derrière le visage de la Statue de la liberté, le scénariste met une certaine Félicie catholique alsacienne ayant accepté de devenir allemande (et ancienne fiancée de l‘artiste). En 2013 Nathalie Salmon, dans un ouvrage Lady Liberty, une des descendants de Sarah Salmon, avance que le modèle de Bartholdi fut une jeune New-Yorkaise épouse d’un immigré lorrain aux USA (du fait des conséquences du rattachement de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne).
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