Avis de Adam Craponne : "Belle meunière, Boulanger et de Bonnemains dans la cuisine"
En seize mois il a su se rendre populaire auprès des soldats dont il a amélioré les conditions de vie et dans un tout un secteur de l’opinion proche des idées nationalistes. Le nouveau gouvernement décide de l’éloigner de Paris et le limoge (avant que le mot n’existe) en le nommant commandant du 13e corps d'armée à Clermont-Ferrand où il arrive début juillet 1887.
L’ouvrage "Belle Meunière, la mère Quinton : les amours clandestins" est un récit qui démarre en octobre 1887 lorsque Boulanger et sa maîtresse Mme de Bonnemains décident que l’hôtel de la Belle Meunière à Royat abritera leurs amours clandestines. Cette dernières, ancienne actrice de la Comédie française, a un mari volage de quelques années son aîné. Par ailleurs le général Boulanger est toujours marié à Lucie Renouard qui refuse de divorcer.
La narratrice est Marie Qinton, surnommée "La Belle Meunière" et elle nous raconte durant quatre chapitres les séjours du général Boulanger dans son hôtel, séjours qu’il fait avec sa maîtresse jusqu’en février 1889.
« Il s'est jeté dans ses bras, il la serre à la broyer, la couvre de baisers avec une impétuosité sans nom. Elle veut parler, il lui ferme la bouche de ses baisers, il l'embrasse avec furie, sur les cheveux, le front, le cou, les épaules, partout où sa bouche rencontre la chair de sa bien aimée . C’est une scène indescriptible de félicité, de délire, de bonheur surhumain. Je me retire, complètement étourdie de ce que je viens de voir. La violence de cet amour surpasse tout ce que je pouvais imaginer. Et cet homme qui aime ainsi, c’est lui, l’idole des foules, c’est le général Boulanger ».
« Maintenant, mon opinion est faite. Cet homme aime cette femme autant qu’il est possible d’aimer. Il est tout à elle, il ne vit plus que pour elle. Elle fera de lui ce qu’elle voudra. Si elle l’aime pour lui plus que pour elle-même, elle le rendra grand. Sinon, il est perdu ».
Dans quatre autres chapitres c’est l’exil du couple à partir d’avril 1889, la mort de Mme de Bonnemains du fait de la tuberculose et le suicide de son amant sur sa tombe à Ixelles. Ce dernier acte lui vaut d’ailleurs le refus d’obsèques religieuses.
Le courrier que le général adresse à la Belle Meunière pour annoncer la mort de son amante est cité :
« Elle n’est plus, cette créature adorable qui m’a donné les seules années de bonheur que j’ai connues dans ma vie…Elle est partie, me laissant seul, tout seul… Sa famille voulait avoir son corps, j’ai refusé et je le garde, je le garderai envers et contre tous. Ma seule consolation est d’aller tous les après-midi au cimetière la voir et causer avec elle…»
L’ouvrage s’appuie sur un livre de souvenirs écrit par Marie Quinton "Le Journal de la Belle Meunière " paru en 1895 et une très importante recherche iconographique qui se décline autour des dernières années de Boulanger et de Royat. Par ailleurs on dispose d’images d’un hôtel-restaurant que tenait Marie Quinton à Nice.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations Plan chronologique
http://www.lamontagne.fr/riom/loisirs/art-litterature/2016/12/02/puy-de-dome-le-musee-mandet-a-riom-a-150-ans_12189305.html