Le château de mon père: Versailles ressuscité

Les républicains  triomphent définitivement de l’ensemble hétérogène des monarchistes à la toute fin des années 1870, on sait que cela se traduit entre autre par l’adoption de La Marseillaise comme chant national en 1879.

Ils n'ont guère goût à mettre en valeur le château de Versailles, symbole à la fois de la monarchie absolue, du gouvernement qui réprima la Commune et du traité avec l’Allemagne qui officialise la perte de l’Alsace-Lorraine. Un homme, arrivé d’abord comme adjoint du conservateur en 1886 puis conservateur lui-même de 1892 à 1920, va s’attacher à intégrer ce monument dans le patrimoine vivant (sic) du nouveau régime. Il s’agit de Pierre de Nolhac, dont le père était fonctionnaire des finances à Riom ; ceci explique la naissance de Pierre de Nolhac à Ambert dans le Puy-de-Dôme.

Dans cette BD en noir et blanc, au graphisme d’Alexis Vitrebert, le narrateur est Henri de Nolhac un des enfants de Pierre de Nolhac qui a passé son enfance au château ; dans la peinture il se fit un nom par ses portraits et il fut également illustrateur. On suit pas à pas la mise en valeur du château et la vie familiale du conservateur de celui-ci, faite d'autant de drames que de joies. Des évènements qui se déroulèrent à Versailles sont mis en scène comme la visite du tsar en 1896, l’élection de Raymond Poincaré à la présidence de la République en 1913 (ce qui nous vaut la représentation de Georges Clemenceau commentant cet évènement), la signature du Traité de Versailles en 1919 dans la galerie des glaces. Des pages documentaires très illustrées sont situées en fin du livre. Cette BD est en lien avec une exposition au château durant l'hiver 2019-2020, cette dernière a pour nom Versailles revival 1867-1937.