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Le dictionnaire khazar

Le dictionnaire khazar
Le Nouvel Attila288 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Ne pas confondre les Kadjars le peuple turkmène qui donna des souverains à la Perse et les Khazars peuple hunique et unique puisqu‘il donna des milliers de juifs convertis"

Le Dictionnaire Khazar est sous-titré Roman-lexique en 100 000 mots. Sorti en 1988 ce livre se compose de trois parties, Le livre rouge basée sur des sources chrétiennes, Le Livre vert qui est une version islamique de l’histoire de ce peuple et un Livre jaune qui s'inspire d'écrits hébraïques.

Le but est donc de conter la naissance et la disparition du peuple khazar venu d'Orient, à travers les principaux moments de son histoire. Les Khazars auraient vécu en Transoxiane (une région très au sud-est de la Mer d’Aral) puis auraient rejoint les steppes entre la Mer Caspienne et la Mer Noire au début de VIe siècle. Les Khazars combattirent aussi bien les Sassanides que plus tard les armées du califat et les Rus’ de la principauté de Kiev (fondée à l’origine par les Varègues venus de Scandinavie). Ils furent généralement alliés aux Byzantins.

On peut comprendre le récit de n'importe quel endroit d'où on le commence, il s’agit pour l’essentiel d’une suite de biographies. Le Dictionnaire Khazar appartient à un genre qui sait habilement mêler l'imaginaire, l'absurde et la réalité :

« L’auteur actuel de ce livre assure le lecteur qu’il ne sera pas condamné à mourir après l’avoir lu, comme ce fut le sort de ses prédécesseurs, en 1691, quand Le Dictionnaire Khazar en était encore à sa première édition et avait encore son premier auteur. À propos de cette première édition, il est nécessaire de donner quelques explications mais, afin de ne pas s’étendre inutilement, le lexicographe propose un contrat au lecteur : le lexicographe écrira ses observations avant le dîner, et le lecteur les lira après le repas. Ainsi la faim poussera le lexicographe à être bref et le lecteur, rassasié, lui, ne trouvera pas l’introduction trop longue ».

« L’explication de ce regain d’intérêt pour la polémique khazar, mille ans après l’événement, est donnée par un chroniqueur, en quelques phrases énigmatiques : "Chacun de nous promène sa pensée devant lui, comme on promène un singe en laisse. Lorsque tu lis, tu as toujours deux singes devant toi : le tien et celui d’un autre. Ou, pis encore, un singe et une hyène. Arrange-toi alors pour nourrir l’un et l’autre. Car la hyène ne mange pas la même chose que le singe". »

« Le lecteur ne doit cependant pas être découragé par toutes ces recommandations. Il peut tout simplement sauter cette introduction et lire comme il mange : en se servant de son oeil droit comme d'une fourchette, et de son oeil gauche comme d'un couteau, et en jetant les os par-dessus l'épaule. C'est suffisant. Il pourra lui arriver de s'égarer parmi les mots de ce livre, comme ce fut le cas de Masudi, l'un des auteur de ce dictionnaire, qui s'était perdu dans les rêves d'autrui sans pouvoir trouver le chemin du retour. Dans ce cas, il ne lui restera rien d'autre à faire que de partir du milieu, dans n'importe quelle direction, en défrichant son propre chemin. Il traversera le livre comme une forêt, de signe en signe, s'orientant d'après l'étoile, la lune et la croix. Une autre fois, il le lira à la manière dont le faucon hobereau vole uniquement le jeudi, ou bien il pourra le tourner et retourner comme un "dé hongrois". Ici, aucune chronologie ne sera nécessaire, ni respectée. Ainsi chaque lecteur créera son propre livre, comme dans une partie de domino ou de cartes, recevant de ce dictionnaire, comme d'un miroir, autant qu'il y investira, car - c'est écrit dans ce lexique - on ne peut recevoir de la vérité plus qu'on n'y a mis. D'ailleurs on n'est pas obligé de lire entièrement ce livre, on peut en parcourir la moitié ou une partie seulement, et en rester là, comme c'est généralement le cas avec les dictionnaires. Mais plus on demande, plus on reçoit, et le chercheur persévérant trouvera ici tous les liens entre les termes de ce dictionnaire. Le reste sera pour les autres. »

Cette fiction s’appuie sur Livre du Khazar (en hébreu Sefer al-Khazari) d’un des grands poètes de l'âge d'or andalou Juda Halevi (1075-1141).

Pour connaisseurs Aucune illustration

Ernest

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