Avis de Zaynab : "L'Armoricain qui a un Pépin pour avoir senti l'épée de Charlemagne"
Lorsque l'action débute, Lothaire a enfermé son père, son demi-frère Charles et sa belle-mère dans trois des quatre coins l'empire carolingien (respectivement à Soissons, dans le massif ardennais et en Italie).
Ganelon n'est pas mort et il complote avec la druidesse bretonne Morona afin de se tailler lui aussi un royaume dans le défunt empire. Une bonne petite incursion de guerriers bretons l'aiderait bien. Toutefois l'Armoricain est un combattant pas mais pas un assassin, comme le précise Nominoë (authentique comte de Vannes puis duc des Bretons) :
« C'est parce qu'ils ne sont que six et que nous sommes mille que je refuse d'obéir. Nous sommes des soldats, pas des assassins. (...)
Vous me parlez de vengeance, Morona, et je parle de droit. Les Bretons m'ont choisi pour chef; c'est moi seul qui leur commande. Vous nous avez ordonné de quitter notre pays pour l'honneur de la nation bretonne. Aujourd'hui, vous voulez faire de nous des assassins: nous refusons. » (page 54)
Un groupe de preux, autrefois proches de Charlemagne, décide d'aider Louis le Pieux à retrouver son trône.
« - Il y a un mystère dans ma vie répondit Efflam.
Si je ne t'en ai pas parlé, c'est que j'ai promis le secret à l'empereur Charlemagne sur son lit de mort. J'espérais pouvoir vivre ici heureux, près de toi, mais il me faut obéir à quiconque me présente cette épée. Il y va de mon honneur.
- Dans ce cas, dit Clothilde, tu dois partir,et moi, je dois t'attendre. »
Ils auront aussi à aider ce dernier à lutter contre les Vikings mais alors ils peuvent compter sur les guerriers bretons.
« L'empereur est au Mans et il doit se rendre à Tours afin d'y recevoir la soumission solennelle de ses trois fils aînés. Il vient d'apprendre qu'une flotte normande remonte la Loire, tandis que deux autres flottes arrivent au nord par la Sarthe et la Mayenne. Il faut à tout prix les empêcher de faire leur jonction à Angers. L'empereur demande donc au duc de Bretagne de rejoindre l'armée impériale à Angers avec des renforts » (page 103)
Par contre Charles aura à lutter fort longtemps contre la druidesse Morona, il est même possible qu'il doive à cette dernière son surnom de "chauve", en s'exprimant ainsi :
« Ce n'est rien (…) j'ai perdu mes cheveux, mais mon esprit reste sain. On a tenté de me faire mourir en enduisant ma couronne de poison. Mais la coupable a été châtiée » (page 132)
Voilà un livre qui questionne sur les rapports entre la Bretagne et l'état français, les pages les plus parlantes sur le sujet sont les 98 et 99. On peut y lire entre autre (le pays de référence étant la Bretagne) :
« Mais c'est en refusant mon offre que tu deviens traître à ton pays! Ne comprends-tu pas que l'empereur veut asservir la Bretagne. »
La fiction, pose bien les deux caractéristiques de l'époque (querelles entre héritiers de roi et présence de Normands), celles-ci pèseront sur la mise en place de la féodalité. La partie documentaire explique bien ces deux tendances historiques et fournit également certains détails intéressants pour les jeunes garçons comme le fait que l'épée de Charlemagne s'appelait "Joyeuse".
Les documents iconographiques sont nombreux mais bien trop petits pour avoir une lecture aisée. Quand on voit que la page 157 compte quatre lignes, on se dit qu'une mise en page intelligente aurait permis d'agrandir au moins deux images sans avoir à rajouter la moindre page. Le texte explicatif est comme toujours très bien fait et inattaquable du point de vue historique.
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