Avis de Bellabre : "A la hauteur du désastre..."
Il faut croire que Tallandier aurait pu se choisir un meilleur connaisseur de la bataille que G. Minois. Non seulement celui-ci aborde l'exercice avec lourdeur mais en plus il se laisse emporter par un lyrisme déplacé et commet quelques imprécisions. Tout d'abord, la structure est classique: contexte, déroulement, conséquences. La mise en contexte est trop longue, se résumant à une énumération de chevauchées et de dates qui n'apportent pas grand-chose à la compréhension. Très peu de choses sur l'organisation des armées, les protagonistes, l'équipement etc… Le déroulement de la bataille est correct mais il se trouve que le ton de l'auteur rend la lecture agaçante tant on a l'impression qu'il y met une dimension tragique hors de propos. Qui plus est, il écorche des noms, qui loin d'être ceux de lointains et obscurs personnages sont trouvables sur une simple carte de France. Cela dénote une méconnaissance des protagonistes (ou une certaine légèreté dans la rédaction?). Enfin les conséquences sont expédiées trop rapidement. Rien sur les rançons alors qu'il existe une excellente étude de F. Bériac-Lainé qui n'est même pas citée en bibliographie. Cette dernière étant remarquable par sa vétusté! A éviter donc!
Pour tous publics
Peu d'illustrations
Plan
chronologique
Note globale :
Par
Bellabre
- 8 avis déposés
- lecteur régulier
mercredi 14 mai 2014
Vous ne semblez pas séduit pas les ouvrages de Minois ... Pour ma part, son Du Guesclin m'avait beaucoup plu, mais je n'ai rien lu d'autre. En tout cas, très heureux de vous voir de retour sur GdT !
J'aime beaucoup ce qu'écrit Minois. J'ai acheté sa récente biographie de Philippe le Bel (paru presque en même temps que ce livre-ci) qui est très bien, tout comme son Charlemagne. Je conçois que ses livres sont "classiques" dans leur construction et dans la méthode utilisée, mais il n'en demeure pas moins de qualité (du moins ce que j'ai lu). Après, un moins bon livre de temps à autre est le propre d'un auteur. J'ajouterais pour terminer, et défendre un peu Minois, que les sources pour le XIVe siècle et pour l'histoire militaire principalement, reste littéraire (et donc orientée d'une certaine façon). Enfin, n'est pas Duby qui veut, pour faire dans la facilité.