Avis de Alexandre : "En passant par la région malaisienne, j’ai rencontré trois capitaines"
L’auteure commence par situer l’importance des épices à la fin du Moyen Âge et ce que le mot recouvre alors. Non seulement on trouve là ce qui sert à la cuisine et aussi à la pharmacopée (avec le poivre, la muscade, la cannelle, le safran, le gingembre, le camphre et le clou de girofle) mais encore ce qui sert en teinture comme l’indigo ou le bois brésil (qui avant le XVIe siècle s’appelle "bois de braise" et provient des Indes avec un passage par la Perse) et enfin en parfumerie (tel le musc).
L’auteure évoque les routes commerciales (décrites à l’origine par des savants arabes) et souligne le rôle, avant les aventures européennes, en matière de transit d’Ormuz et Aden. On a une une large présentation de l’ouvrage Description des peuples barbares ou Description des nations étrangères (諸蕃志, Zhufan Zhi) du chinois Chau Ju-kua ; on aurait gagné à nous donner son nom en pinyin qui est Zhao Rugua (d’autre part en caractères chinois cela donne 趙汝适). Ce dernier n’a pas lui-même voyagé, il était, à l’orée du XIIIe siècle, surintendant des douanes du port de Quanzhou (Zaïton). C’est auprès des nombreux marchands, fréquentant cette cité du Fujian, qu’il a pris ses informations sur une géographie commerciale.
On a ensuite un chapitre sur ce que rapporte Marco Polo autour des épices, suivi d’un autre évoquant le commerce du poivre du Golfe de Guinée importé par les navires portugais au XVe siècle. On passe à l’analyse du récit d’Alvar Velho qui prit part à la première expédition portugaise par mer en Inde, menée en 1497 par Vasco de Gama et après ce voyage a passé huit ans en Guinée de 1499 à 1507. Toutefois ce journal de bord a une attribution contestée et certains historiens identifient João de Sá comme son auteur qui a accompagné Vasco de Gamma lors du même voyage.
Le chapitre qui suit s’appuie considérablement sur les écrits de João de Barros pour décrive la quête portugaise des épices aux Moluques et en particulier pour les îles Banda qui relèvent des premières. C’est Ludocico de Varthena qui nous sert de guide pour les fonctions commerciales de Sumatra et des régions autour du détroit de Malacca, toujours pour le début du XVIe siècle. Notons que converti à l’Islam, il fit le pèlerinage à La Mecque ; il vécut à Sumatra et aux Moluques et revint dans son Italie natale en 1508.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations