Avis de Benjamin : "Jeanne pour tous comme l'Historial de Jeanne d'Arc à Rouen"
Voici pour cinq euros un ouvrage remarquable par le nombre et la qualité de ses illustrations dont certaines datent de la fin du XVe siècle ; on ne présente pas le seul portrait contemporain de Jeanne mais l’on sait que son contenu est fait de stéréotype et qu’il a donc aucun rapport avec la réalité. On n’a d’ailleurs pas seulement des tableaux représentant les actions de La Pucelle mais on nous propose des clichés très intéressants sur d’autres sujets comme celui de l’étendard personnel de Charles VII sur lequel figurait l’archange saint Michel combattant le dragon, un plan reconstitué d’Orléans en 1429 ou la Croix Pucelle premier monument érigé en hommage à Jeanne d’Arc (il est dû à l’initiative de Dunois et se trouve en forêt de Saint-Germain-en-Laye et porte la date de 1456 comme malheureusement on ne le voit pas sur la photo proposée contrairement au cliché que nous donnons) …
On ouvre sur une deuxième de couverture où un mauvais coloriage laisse croire que le Nivernais et l’Auxerrois (deux terres proches l’une de l’autre) sont restés fidèles à Charles VII alors que toute cette région appartient à Philippe II de Bourgogne. De plus il est téméraire vis-à-vis des lecteurs bretons de présenter le duché de Bretagne à l’poque sous domination anglaise et ceux-ci auront bien raison qu’à partir de 1421 le duc Jean V de Bretagne est le plus souvent du côté du roi de France, est neutre de 1427 à 1430 puis de 1440 à 1442 (date de sa mort) et qu’il n’engage jamais de troupes du côté des Anglais.
Le type de carte qu'il aurait fallu proposer
Cette présentation regrettable faite sur une carte, le reste de l’ouvrage ne manque pas de qualités. En fait il ne démarre qu’avec l’appel que reçoit en 1424, à l’âge de treize ans, notre héroïne qu’elle pense recevoir d’une volonté divine de relever le royaume de France. Après nous avoir Jean V de Bretagne de façon très simplificatrice (mais juste) Jean V de Bretagne les origines du conflit et les buts de guerre de l’Angleterre, on suit le périple de Jeanne avec ses étapes essentielles de guerrière : Orléans, Reims (qui se livre après que d’autres villes champenoises ne soient tombées), Paris (c’est un échec) et Compiègne (tombée dans l’escarcelle bourguignonne) où elle est faire prisonnière.
Le déroulement du procès est bien relaté ; si le lecteur adulte comprend pourquoi Jeanne reprend des vêtements d’homme, il aurait été bon de préserver un peu mois la pudeur des jeunes lecteurs (d’autant que ce contenu dense ne nous semble accessible qu’à des élèves du collège) et être plus explicite sur les raisons de ce choix (lié à au moins un viol).
Il est apprécié d’avoir une page autour de l’exploitation faite du personnage bien après sa mort et d’énoncer clairement qu’elle est le symbole de l’unité française. Une page signale les commémorations annuelles dans les communes d’Orléans, Chécy, Reims, Compiègne et Rouen. Des ouvres littéraires et cinématographiques sont citées sur une double-page et les lieux mémoriel suivants sont rapidement présentés : Domrémy, Chinon, Orléans, Reims et Rouen. Poitiers où Jeanne est interrogée par les théologiens et Compiègne sont omis.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations