Avis de Benjamin : "Le syndicalisme s'use-t-il quand on s'en sert?"
À la Libération, les syndicats ont nombre d’adhérents et pèsent sur certaines décisions politiques. Cependant peu à peu en se diversifiant, par l’apparition de nouvelles centrales syndicales, le syndicalisme passe d’un syndicalisme de masse à un syndicalisme de représentation.
Dans l’introduction, il est rappelé que le droit de grève est reconnu en 1864 et se syndiquer en 1884. Rajoutons que le syndicalisme des fonctionnaires est toléré à partir de 1924 sans être légal (du fait de l’opposition du Sénat) et ceci jusqu’en 1936 où il est reconnu.
L’ouvrage est composé de sept chapitres respectivement intitulés : L’élan brisé (1945-1947), Des combats sans perspectives (1948-1962), L’offensive syndicale (1962-1968), Autogestion et programme commun (1968-1977), La crise troublante (1977-1986), La crise contestée (1986-1994), L’entrée conflictuelle dans le XXIe siècle.
Précison personnellement que si jusqu'aux années 1980, on parlait de division du syndicalisme en deux courants, l’un étant réformiste et l’autre révolutionnaire, aujourd'hui on parle pour ce dernier de syndicalisme “de lutte” (ce qui sous-entendrait une allusion à la lutte des classes). En usant d'euphémisme, celui-ci se dit également "de transformation sociale". De la conclusion de cet ouvrage on retiendra, autour du même sujet, que « s’affrontent quatre grandes conceptions, bridées par les contraintes de la conjonction politique, économique et sociale, un syndicalisme d’amélioration quotidienne, un syndicalisme de concertation, un syndicalisme de transformation et un syndicalisme de rupture » (page 113).
On relèvera également dans la dernière page que « pour retenir de son marasme, le syndicalisme français est confronté à quatre ou cinq défis: rassembler toutes les composantes du salariat, répondre aux aspirations et aux problèmes exprimés par les associations, imposer des règles compréhensibles dans le jeu des relations professionnelles, établir des convergences concrètes dans le cadre européen et un plan mondial, et pour les organisations qui entendent aller plus loin que la défense et l’accompagnement, forger un projet syndical redéfinissant ses rapports avec les partis politiques et qui fournisse des perspectives aux luttes quotidiennes » (page 113).
Pour tous publics
