Avis de Xirong : "Séparation effacée, malédiction du cours d'eau (poème de Mao Tsé-Toung)"
Notre Histoire de Rao Pingru sort en librairie le 19 janvier 2017. Rao Pingru raconte sa vie or né en 1922 il a traversé les étapes majeures de l’évolution de la Chine sur près d’un siècle. Au moment de l’agression japonaise contre la Chine, il s’engage comme soldat.
« En 1940, la guerre de résistance du Japon entrait dans sa troisième année. (…) Or, en juillet le 1er corps de la 18e promotion de l’Académie militaire centrale recrutait dans la ville de Shangran. Après avoir obtenu l’approbation parentale, avec trois de mes camarades – ci-parès nommés D. L. et R. – nous sommes allés nous inscrire à l’examen d’entrée ». ( page 70)
« Le 1er corps de la 18e promotion regroupait six détachements d’infanterie, deux de cavalerie, deux d’artillerie, deux détachements logistiques et un des transmissions. À la fin de la période de formation, on pouvait postuler à la spécialité de son choix. Comme j’admirais Napoléon, je choisis l’artillerie ». (page 79)
C’est d’ailleurs là que l’on voit les particularités de l’enseignement chinois. En effet sans rien comprendre à la géométrie analytique et à la trigonométrie, le narrateur apprend par cœur toutes les solutions des problèmes présentés dans son manuel. Le jour de l’examen, un de ces problèmes est sorti et Rao Pingru utilise uniquement sa mémoire pour le résoudre.
À une date proche de celle de la reddition de l’armée japonaise, le narrateur (devenu officier de l'armée nationaliste) se marie avec Meitang, il la connaissait depuis longtemps. C’est d’ailleurs en 2008, à la mort de Meitang, que Rao Pingru se mit à rédiger cet ouvrage fortement illustré par ses peintures. Ces dessins réalisés à l’encre et l’aquarelle montrent à la fois la vie militaire en temps de guerre mais aussi la vie quotidienne d’une Chine traditionnelle puis d’une Chine vivant les divers bouleversements qui suivent la prise du pouvoir par les communistes en 1949. Quasiment tous les dessins sont légendés en chinois, ce qui crée un bel exrecice de traduction pour les étudiants en mandarin de deuxième année.
Tous les responsables du Kuomintang n’étaient pas corrompus et notre héros raconte une anecdote significative à ce propos autour de Hu Jiafeng gouverneur du Jiangxi dans les mois qui marquèrent la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au moment où s’effondrent les armées nationalistes, le narrateur et son épouse sont à Anshun dans le Guizhou bien au sud-est de la Chine) ; Rao Pingru travaille aux Ponts et chaussée. Dans les années cinquante, il est comptable dans une clinique de Shanghai.
Bien avant la Révolution culturelle, il est envoyé en camp de travail dans l’Anhui et va saisi être séparé de son épouse de 1958 à 1980, c’est l’époque du Grand Bon en avant… Pour les dernières pages du livre l’auteur s’attarde sur la fin de sa vie de son épouse.
Pour connaisseurs