Avis de Zaynab : "Nouvelles de naguère, nouvelles de guerre"
Voilà un recueil de nouvelles, publié pour la première fois en 1999, sur fond de Première ou deuxième Guerre mondiale ; l’une d’elle donne son nom à l’ouvrage. Ces nouvelles s'intitulent: Le noyer, Initiales, Père et fils, À la vie à la mort, Rose, La cabane, Brouillard de neige.
Ces nouvelles traitent de l'amour, l'amitié, la séparation, la famille, la mort. Deux adolescents qui cachent un résistant, un soldat américain qui part au front en laissant un souvenir à une inconnue, un fils qui retrouve son père sur le front dans des circonstances totalement inattendues, une question d’arbre qui doit être abattu pour faciliter un parachutage…
Deux des récits évoquent des faits en rapport avec la traque des juifs ; ce sont Rose (une jeune femme qui adopte un bébé juif) et Brouillard de neige. Pas tous sont situés géographiquement de façon précise. L’ouvrage ne convient qu’à des jeunes d’un moins une bonne douzaine d’années car ils font appel à des connaissances historiques sur les deux conflits.
On retiendra ces quelques extraits :
« La guerre, c'était aussi la loi du silence. Qui pensait quoi ? Que pouvait-on dire? A peu près rien. La discorde, la trahison étaient en germe dans chaque conversation de café, dans chaque entreprise, dans chaque famille, dans chaque communauté humaine, si petite soit-elle. L'ère du soupçon, le règne omnipotent de la méfiance. On se taisait donc. Même si l'on n'avait rien à cacher, il y avait toujours quelque chose à taire. Les petits le sentaient bien ».
« Ils prirent brusquement conscience que résister, ce n'était pas seulement l'instant du "non". Ce n'était pas seulement l'action d'éclat, celle qui se montrait et qui se voyait. Résister, c'était d'abord tenir. Tenir, c'était durer. Et pour durer, il fallait se cacher ».
« Les Allemands ont fait deux groupes. Pendant que nous attendions, grelottant sous la neige avec notre paquetage, un groupe, composé surtout de femmes, d'enfants et de vieillards était immédiatement dirigé sur la gauche et disparaissait au bout du quai. On ne les a plus jamais revus. J'ai su très vite qu'au bout de ce quai, il y avait les chambres à gaz ».
Pour tous publics Aucune illustration