Avis de Zaynab : "Charcuterie et boucherie sont les deux mamelles de la France en danger"
"Mondiale boucherie" d’Olivier Costes est une fable s’appuyant sur l’idée que la Grande Guerre étant qualifiée généralement de "boucherie", il s’agit d’imaginer une action où charcuterie et boucherie deviennent des enjeux de rivalité nationale. Toutefois l’univers de référence, s’il concerne essentiellement la Première Guerre mondiale, se porte également sur la Seconde Guerre mondiale ainsi que sur le mode de consommation alimentaire dans les pays occidentaux au XXIe siècle.
Le docteur Louis Ménestrel (comprendre "Ménétrel") s’étonne que le boucher Philippe Piétrain (comprendre "Pétain") veuille prendre sa retraite alors que des faits inquiétants se produisent comme le risque de voir la saucisse de Francfort prendre sa place dans le plat typiquement français qu’est le cassoulet.
Après, non un banquet républicain, mais un déjeuner sur l’herbe très prude (contrairement à celui de Manet), Philippe Piétrain rejoint Jouffre au Grand quartier général de boucherie. Ce dernier lance un véritable cri d’alarme :
« Une vraie invasion ! Déjà qu’ils ont le monopole en Alsace et en Lorraine… Vous vous rendez compte, ces sagouins nous ont piqué la choucroute et de la quiche ! Mais cela ne leur suffit pas ! Ils ont même des visées sur la Russie ! Ils construisent des quantités incroyables de barbaque. De mémoire de boucher, je n’ai jamais vu ça ! Ce n’est plus de l’artisanat, c’est de l’industrie ! Avec l’aide de l’Italie et de l’Autriche-Hongrie, ils veulent nous prendre de vitesse et nous inonder de leur charcuterie à bas prix. Comme ils sont à court de bétail, ils viennent taper dans notre cheptel ! Mais on ne va pas se laisser faire ! J’ai appris du président Paincaré, du ministère de l’Agriculture et de tout le pays ! C’est l’Union sacrée ! (…) Avec l’aide des Rosbifs on va défendre notre bifteck (…) » (page 27)
Olivier Costes choisit de clore le récit en des mots qui évoque la situation de l’été 1940 en France (mais pas seulement), Louval (comprendre Laval) déclarant :
« Il faut y aller, monsieur Piétrain. Hoummler compte sur vous. Ne vous inquiétez pas de ses méthodes de production, ce n’est pas notre problème. Nous on s’occupe de la vitrine. On veille à ce qu’elle soit propre et bien tenue. Vous êtes le symbole du savoir-faire français, le boucher idéal. Grâce à votre popularité, on peut vendre à nos compatriotes de la tradition, du terroir, du rural. (…) Mieux vaut être du côté du plus fort. Les Allemands tiennent leur revanche. Admettons leur supériorité et tâchons de nous inspirer au maximum de leur réussite. Dans ces conditions, pourquoi leur résister ? » (page 258)
Le docteur Louis Ménestrel (comprendre "Ménétrel") s’étonne que le boucher Philippe Piétrain (comprendre "Pétain") veuille prendre sa retraite alors que des faits inquiétants se produisent comme le risque de voir la saucisse de Francfort prendre sa place dans le plat typiquement français qu’est le cassoulet.
Après, non un banquet républicain, mais un déjeuner sur l’herbe très prude (contrairement à celui de Manet), Philippe Piétrain rejoint Jouffre au Grand quartier général de boucherie. Ce dernier lance un véritable cri d’alarme :
« Une vraie invasion ! Déjà qu’ils ont le monopole en Alsace et en Lorraine… Vous vous rendez compte, ces sagouins nous ont piqué la choucroute et de la quiche ! Mais cela ne leur suffit pas ! Ils ont même des visées sur la Russie ! Ils construisent des quantités incroyables de barbaque. De mémoire de boucher, je n’ai jamais vu ça ! Ce n’est plus de l’artisanat, c’est de l’industrie ! Avec l’aide de l’Italie et de l’Autriche-Hongrie, ils veulent nous prendre de vitesse et nous inonder de leur charcuterie à bas prix. Comme ils sont à court de bétail, ils viennent taper dans notre cheptel ! Mais on ne va pas se laisser faire ! J’ai appris du président Paincaré, du ministère de l’Agriculture et de tout le pays ! C’est l’Union sacrée ! (…) Avec l’aide des Rosbifs on va défendre notre bifteck (…) » (page 27)
Olivier Costes choisit de clore le récit en des mots qui évoque la situation de l’été 1940 en France (mais pas seulement), Louval (comprendre Laval) déclarant :
« Il faut y aller, monsieur Piétrain. Hoummler compte sur vous. Ne vous inquiétez pas de ses méthodes de production, ce n’est pas notre problème. Nous on s’occupe de la vitrine. On veille à ce qu’elle soit propre et bien tenue. Vous êtes le symbole du savoir-faire français, le boucher idéal. Grâce à votre popularité, on peut vendre à nos compatriotes de la tradition, du terroir, du rural. (…) Mieux vaut être du côté du plus fort. Les Allemands tiennent leur revanche. Admettons leur supériorité et tâchons de nous inspirer au maximum de leur réussite. Dans ces conditions, pourquoi leur résister ? » (page 258)
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