Avis de Ernest : "Ave Maria Montessori"
Maria Montessori est née en 1870 et décédée en 1952 ; 2020 qui a marqué les 150 ans de sa naissance a vu fleurir les ouvrages qui lui ont été consacrés. Elle devient la première femme médecin pour l’Italie en 1896 (soit une vingtaine d’années après la première Française à l’être devenue).
Assistante à la clinique psychiatrique de Rome, elle est en charge d’enfants présentés alors comme "arriérés". En 1906, le directeur des logements sociaux de Rome s’adresse à elle pour s’occuper des enfants, issus du quartier populaire de San Lorenzo, n’ayant pas encore atteint l’âge de la scolarisation obligatoire. Elle ouvre alors sa première "maison des enfants". Ultérieurement elle livre les grands principes d’une "pédagogie scientifique", à savoir selon nous : Le libre choix, L’esprit absorbant (l’enfant progresse au contact de son environnement), Les périodes sensibles (des phases d’intérêt successif), Un environnement pédagogique pensé pour stimuler l’enfant, Un souci de tenir compte des stades de développement, Un adulte encourageant et ne faisant pas à la place de l’enfant, Des ateliers, Un matériel spécifique élaborée par Montessori, La leçon en quatre temps (Vocabulaire, Montre, touche, prends, Qu’est-ce-que c’est ?, Ce que j’ai appris aujourd’hui).
Martine Gisoul livre là un portrait le plus exhaustif possible de Maria Montessori, à travers les chapitres suivants : Une personnalité extraordinaire, Une femme médecin, Les années féministes, Les Maison des Enfants, Naissance d’un réseau, Une femme spirituelle, Une grande voyageuse, Montessori en Italie, Militante pour la paix, Des années en Inde, Les dernières années en Europe. La conclusion est intitulé Un héritage révolutionnaire.
Dans l’Entre-deux-guerres, on a reproché à Maria Montessori d’avoir reçu un appui du régime fasciste qui était fière de trouver une éducatrice italienne de renommée internationale. Les proches de Mussolini avaient d’ailleurs perçu que sa pédagogie cultivait les facultés d’obéissance et n’encourageait pas à l’enfant de se déterminer "pour" ou "contre" quelque chose de façon critique. Toutefois ses causeries régulières sur la paix et la volonté du régime de contrôler le contenu enseigné et de faire porter aux professeurs l’uniforme fasciste entraînèrent une rupture et en 1935 toutes les écoles italiennes Montessori furent fermées.
Née pour répondre aux besoins d’enfants socialement défavorisées, les écoles labellisées Montessori s’adressent aujourd’hui à des élèves dont les parents sont issus de milieux favorisées. Toutefois dans les écoles maternelles non labellisées, nombre de principes éducatifs, développés par Maria Montessori, sont mis en œuvre. Reste que pour l’élémentaire de l’enseignement, on voit les partisans d’une pédagogie alternative se réclamer en général de Célestin Freinet.
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