Avis de Alexandre : "Lou à Guillaume : Je crierai de volupté plus encore que de douleur tandis que tu me flagelleras de plus en plus fort"
Si 2015 et 2014 furent des années fastes, en matière de littérature de jeunesse et d’ouvrages d’historien pour un lectorat adulte, en ce qui concerne Guillaume Apollinaire, la tenue de l’exposition "Apollinaire, le regard du poète" à Paris au musée de l'Orangerie en 2016 permet la poursuite d’études sur la vie et l’œuvre de ce poète.
"Apollinaire et les femmes" vient approfondir le contenu de l’ouvrage "Les secrets de Guillaume Apollinaire" d’Elena Fernández et même parfois le contrarier non sans raison. Comme nous l’écrivions l’affirmation, à la page 418 du second ouvrage, qu’Apollinaire et Madeleine Pagès avaient eu des relations sexuelles à Oran à la fin 1915 semble contredite ici par la lecture des courriers cités.
Alors qu’Elena Fernández posait comme clé à la sexualité teintée de fétichisme et de sadomasochisme d’Apollinaire la relation que le poète entretenait avec sa mère, Alexandre Dupouy ne livre pas d’hypothèse. Il rapporte par contre abondamment, dans sa troisième partie, les jeux pervers entre Lou et Guillaume. Est-ce la lassitude ou la découverte d’une affection pleine de pureté avec Madeleine Pagès qui éteint ces penchants ? En tout cas ils disparaissent après la rupture avec Lou et le poète se marie avec une jolie rousse Lorraine, qui, nous révèle Alexandre Dupouy, avait déjà rencontré Guillaume Apollinaire avant-guerre et qui se retrouvait avoir perdu fin avril 1916 son amant le poète Jules-Gérard Jordens. Par ailleurs pour lui la gouvernante anglaise de la vicomtesse Gabrielle de Milhau n’est pas la première mais la troisième femme à être aimée du poète.
Les deux ouvrages commettent la même erreur, à savoir que Madeleine Pagès est présentée comme professeur de français. En fait, comme le révèle son dossier professionnel que nous avons consulté, elle est surveillante de lycée en Algérie puis institutrice successivement dans les lycées de Marseille, Saint-Cloud et Nice (jusque dans les années soixante il y a des classes primaires dans les lycées, elles sont appelées globalement "le petit lycée").
Alexandre Dupouy nous évoque aussi les femmes dans l’œuvre littéraire de Guillaume Apollinaire en une seconde partie. La première partie est destinée à nous donner en quarante pages les grands traits de la biographie du personnage.
Pour connaisseurs Aucune illustration
http://www.webtheatre.fr/Madeleine-de-Guillaume-Apollinaire