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Nostalgérie : l’interminable histoire de l’OAS

Nostalgérie : l’interminable histoire de l’OAS
La Découverte316 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "L’OAS, combien de morts ? 2 400"

Dans notre titre, une allusion au mot de Staline "Le Pape, combien de divisions ?", il s’agit évidemment du nombre de morts dus directement à l’OAS et non au chiffre de morts chez les partisans de l’OAS qui selon cette organisation même atteint le total de 101. Alain Ruiscio rappelle que les ultras de l’Algérie française ont mené vers le massacre nombre de harkis et de pieds-noirs dans les derniers mois de la présence française et conduit la très grande majorité de ces deux dernières communautés vers l’exil du fait de leurs exactions.

Aujourd’hui dans les départements méditerranéens les membres familles issues de l’outre-Méditerranée constituent un fort vivier d’électeurs du Front national qui à Aix-en-Provence réclame une rue Bastien-Thiry (qui a commis une tentative d’attentat contre le général de Gaulle) et à défaut (devant la levée de boucliers et la perspective de voir le préfet casser la décision, selon nous) obtient tout de même que son biographe soit fait citoyen d’honneur de cette cité provençale en 2008. Au niveau national ce courant révisioniste  tente de construire une mémoire des années de colonisation qui a débouché sur un texte de la fameuse loi du 23 février 2005 qui déclare que :

 « La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française. »

L’ouvrage retrace l’histoire des rapports qu’ont pu entretenir Arabes et Européens en Algérie sur un siècle, les relations d’amour puis de haine entre gaullistes et activistes algérois qui basculeront dans l’OAS. Sont mis en avant des portraits de partisans de l’OAS de second ordre mais qui ne sont pas des troisièmes couteaux car derrière les chefs ils organisèrent concrètement  avant 1960 la banalisation de la torture et en fin de parcours les actions terroristes de l’organisation de l’armée secrète. Ceux classés comme soldats perdus ne se recyclèrent pas mais changèrent de terrain : Katanga, Biafra, Cambodge, Liban, Soudan, Ouganda. Parmi eux, le cas très significatif de Rolf Steiner né en 1933 à Munich qui contrairement à ce qui est avancé par l’auteur (qui ne s’est pas assez méfié du contenu de wikipédia en français) était encore vivant dans les années 1980.

D’autres sont devenus des notables comme Alain Griotteray (longtemps député giscardien du Val-de-Marne) ou Dominique Venner  qui se fit historien et directeur de revues historiques (au contenu que l’on devine) et dont l’aspect sacrilège du suicide devant l’autel de la cathédrale de Notre-Dame à Paris n’effleura pas les mêmes qui crient au scandale quand certaines viennent y montrer leurs seins.  En lisant l’hommage  d’Alain de Benoist à Dominique Venner, on se demande si on on n’est pas parfois dans l’humour noir :

« Dominique Venner était un homme secret, attentif, exigeant, et d’abord exigeant de lui-même ; il avait intériorisé en quelque sorte toutes les règles de la tenue : ne jamais se laisser aller, ne jamais se répandre, ne jamais s’expliquer, ne jamais se plaindre car la tenue appelle et va vers la Retenue ».

Au passage des faits peu connus sont mis en valeur comme la descente par le Général de Gaulle des Champs-Élysées le 9 mai 1954 (au lendemain de la défaite de Dien Bien Phu) aux côtés d’un dirigeant de l’Association des anciens du corps expéditionnaire d’Indochine (qui sera un activiste OAS de poids) et d’une très maigre cohorte de manifestants. La question de troubles actions du ministre des finances Giscard d’Estaing est posée avec une certaine prudence ; cela visait à renseigner l’OAS sur les déplacements du président et faciliter ainsi l’assassinat  du général de Gaulle, pour prendre sa place. La question de l’idéologie du procès de la prétendue repentance est bien développée en fin d’ouvrage.

Pour connaisseurs Aucune illustration Plan chronologique

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

332 critiques
18/03/17
751 critiques
12/07/19
Il y a 57 ans : le 5 juillet 1962, indépendance de l’Algérie
https://www.moroccomail.fr/2019/07/06/il-y-a-57-ans-le-5-juillet-1962-independance-de-lalgerie/
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