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Les vignes de l'exil, 2 Mazurel

Les vignes de l'exil, 2 Mazurel
Marivole168 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Phylloxéra m'était conté"

Honoré de Balzac s'était déjà intéressé au vignoble d'Issoudun, dans "La Rabouilleuse" publié en 1843, voilà ce qu'il en disait :

« Les vignobles d’Issoudun produisent un vin qui se boit dans deux départements, et qui, s’il se fabriquait comme la Bourgogne et la Gascogne fabriquent le leur, deviendrait un des meilleurs vins de France. Hélas ! faire comme faisaient nos pères, ne rien innover, telle est la loi du pays. Les vignerons continuent donc à laisser la râpe pendant la fermentation, ce qui rend détestable un vin qui pourrait être la source de nouvelles richesses et un objet d’activité pour le pays. Grâce à l’âpreté que la râpe lui communique et qui, dit-on, se modifie avec l’âge, ce vin traverse un siècle. Cette raison donnée par le vignoble est assez importante en oenologie pour être publiée. Guillaume-le-Breton a d’ailleurs célébré dans sa Philippide cette propriété par quelques vers ».

Le premier tome du livre "Les vignes de l'exil" courait des années 1794 à 1820 et le héros Moïse, un jeune religieux originaire des régions de l’Ouest de la France, s'était fait vigneron au centre du pays, du fait des soubresauts révolutionnaires. Le Genouillet est le cépage authentique de ce terroir d'Issoudun et ce second tome nous plonge en 1860 où avec le développement du chemin de fer la concurrence de vins venus de tout l'hexagone peut lui porter tort. Et les voyages en train ne vont pas sans accident, l'un des fils de Moïse en est victime, ce qui le laisse lourdement handicapé.

Auparavant lui et son frère avaient appel à Mazurel comme maître de chai , c'est lui le narrateur et découvrant cette famille il s'étonne de certains éléments de son histoire, renseignant par là fort heureusement le lecteur qui ne connaît pas le premier tome. Un malheureux concours de circonstance révèle sa judéité dans un milieu où on compte certains antisémites (pages 48-50).

Bientôt une menace terrible pèse sur l'avenir du vignoble français :
« Un petit puceron arrivé de je ne sais où est en train d'élire domicile dans les vignes. Le problème paraît-il c'est qu'il ronge le cep et que les vignerons sont impuissants vis à vis du phénomène ». (page 67)

Diverses adaptations sont nécessaires, après avoir dû replanter avec des cépages américains :

« Notre bon genouillet s'accomoderait-il d'un bois de noah ou d'un riparia ? Ne nous faudrait-il pas au contraire lui tirer notre révérence pour entrer du Merlot ou du Garmay ? Et puis surtout quel vin tirerions-nous de ce travail d'apprenti-sorcier ? » (pages 146-147)

Faut-il aller jusqu'à faire passer un petit vin d'Algérie comme le fruit des vignes d'Issoudun afin d'éviter la ruine ? Et faire mettre sur le compte du juif de l'entreprise cette escroquerie ?

Un troisième tome paraîtra, il devrait nous décrire comment le vignoble d'Issoudun pu renaître après la plus grave crise que connut le vin en Europe.

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Adam Craponne

Note globale :

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