Avis de Octave : "Un petit territoire, non d’outre-mer, mais d’outre-quiévrain et outre-rhin réunis"
Moresnet fit partie du duché de Limbourg qui était un des états bourguignons, de là il passa aux Espagnols puis aux Autrichiens. En 1795 ce village est dans le département de l'Ourthe, aux limites de celui de la Meuse-Inférieure et le reste jusqu'à la première chute de Napoléon en 1814.
Illustrations absentes du livre
Lord du Congrès de Vienne la Prusse parvient à grignoter les villages les plus orientaux des anciens Pays-Bas autrichiens. Toutefois cette dernière ne parvient qu'à annexer une partie de Moresnet, une portion du village revient au royaume des Pays-Bas et Hollandais et Allemands laissent le dernier tiers en zone neutre. Ainsi la mine de zinc n'appartenait à aucun de ces deux pays rivaux ; plus de deux millions de tonnes de minerai de zinc en avaient été déjà extraits là en cinq siècles. Or le zinc entre alors dans la composition qui sert à faire des canons.
Avec l'indépendance de la Belgique en 1830, les Pays-Bas cèdent leur fraction de Moresnet au gouvernement de Bruxelles. Le Moresnet neutre, assez proche d'Aix-la-Chapelle, couvre un peu plus de trois kilomètres carrés. Les deux souverains déléguèrent chacun un commissaire royal, avec les pouvoirs d'un préfet napoléonien, pour administrer Moresnet neutre ; le droit napoléonien y reste en vigueur. En 1885 la mine était épuisée alors que la population du territoire contesté est passée de 256 habitants en 1816 à environ 2 600.
De nombreuses distilleries apparaissent ensuite à Moresnet neutre, elles écoulent une grosse part de leur production dans les pays voisins (Belgique, Allemagne et Pays-Bas). Elles profitent d’un tunnel secret creusé sous la route de Liège, moyen de communication qui sert de frontière avec la Prusse. Ce tunnel est également utilisé par d'autres contrebandiers qui profitent pour certains produits de prix inférieurs en Belgique et vendent ceux-ci au marché noir. Belgique et Allemagne oeuvrent pour interdire le récent casino créé. Le Dr Molly, d'origine allemande, est élu communal dans le Moresnet prussien et le Moresnet neutre, il œuvre pour faire cette dernière la capitale de l’univers espéranto.
En 1915 l'Allemagne annexa Moresnet et par le traité de Versailles la Belgique retrouve une bonne part des territoires anciennement autrichiens dont la Prusse s'était emparée au Congrès de Vienne (mais pas tous ainsi Kronenburg, village du duché du Luxembourg jusqu'en 1795, reste allemand), parmi ceux-ci Moresnet neutre et Moresnet allemand. Moresnet fait aujourd'hui partie de la province de Liège.
Avec une présentation de chapitres au titre bien en phase avec les romans paraissant en feuilleton (comme "Où l’art du désordre n’est pas donné à tout le monde" ou "Où Georges décidément ne sera jamais un chic type") on suit, à travers la vie ou les visites de certains personnages (les négociateurs Dietrich von Wesseck et Charles-Auguste Van Liden puis leurs descendants), l’évolution de ce petit territoire sur le siècle de son existence. On relèvera en particulier l’intérêt que lui porte le Prix Nobel de la Paix de 1806 à savoir l’Autrichienne Bertha von Suttner. Selon cette fiction, elle envisagerait de faire de Morestet le siège d’institutions visant à prévenir les guerres (page 376). Par ailleurs il est imaginé que Morestet assure, à la demande de ses habitants, un protectorat dans deux îles au large de la Nouvelle-Guinée afin de les protéger de la colonisation.
Pour tous publics Aucune illustration
https://www.sudinfo.be/id96947/article/2019-01-18/le-roi-en-visite-eupen-pour-les-100-ans-de-la-belgique-de-lest