Avis de Benjamin : "Installation cahotique et apogée de l'école républicaine"
La période traitée couvre celle allant de la Révolution à l’assise de l'Ecole républicaine (1789-1930). L’auteure rappelle que la Convention travaille sans relâche à développer l’instruction. Toutefois sous le Directoire le décret du 3 brumaire an IV (24/11/1795) dont Pierre Daunou est le rapporteur marque un net recul sur les ambitions précédentes, une des dernières décisions prise par la Convention avant sa séparation.
« Le nombre des écoles par canton est laissé à la discrétion de l’administration du département, les matières d’instruction sont réduites: lecture, écriture, calcul et les éléments de la morale républicaine. En outre, l’instruction cesse d’être obligatoire. Elle n’est plus gratuite, sauf pour les indigents. Les départements et les municipalités ont, pour le reste, le champ libre. Le traitement des instituteurs n’est plus fixé, leur compétence est en principe vérifiée par un "jury d’instruction". Mais dans les faits, la situation misérable qui leur est réservée par l’absence d’une rétribution scolaire suffisante, d’un avenir assuré et surtout par la concurrence des maîtres privés éloigne les jeunes gens de cette carrière. Il est malaisé de trouver des instituteurs publics, et cette situation se prolonge bien au-delà de la Révolution » (page 44).
Les écoles centrales, destinées à remplacer les collèges, sont créés sur proposition de Lakanal en février 1795. La loi du 11 floréal an X, votée le 1er mai 1802 sous le consulat de Napoléon, remplace les écoles centrales par les lycées. Basée sur des idées de Chaptal (qui toutefois n’impliquait guère l’État dans dans l’instruction), elle est due au ministre de l’Intérieur Antoine-François Fourcroy avec la collaboration de Pierre Louis Roederer alors chef de l’Instruction publique et contrôleur général des théâtres.
« Jusqu’à la loi de 1850 vint y mettre un terme, le "monopole" de l’Université, contre lequel se déchaînèrent les ultras sous la Monarchie de juillet, était constitué de trois éléments: les établissements privés devaient obtenir autorisation du Grand Maître et payaient une redevance à cette occasion ; ils devaient s’acquitter chaque année d’une rétribution proportionnelle au nombre d’élèves internes qu’ils recevaient, enfin, si leurs élèves voulaient passer le baccalauréat, ils devaient suivre les deux dernières années de leur scolarité dans un établissement de l’État » (page 501).
La loi Falloux du 15 mars 1830 donne la liberté d’ouvrir une école secondaire si on a plus de 25 ans, le baccalauréat (ou un brevet de capacité délivré par le Conseil départemental) et si on a été professeur ou surveillant pendant au moins cinq ans dans un établissement secondaire. Les établissements privés pouvaient recevoir un financement d’une commune, d’un département ou de l’État. La lettre d’obédience suffit pour les enseignants.
En 1898 il y a 187 000 garçons dans le secondaire, avec 101 000 dans le privé dont les 24 000 des petits séminaires.
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