Avis de Xirong : "La peur du gendarme est le début de la sagesse"
Voici l’histoire de la gendarmerie sur une centaine d’années et plus précisément de 1815 à 1914. On suit à la fois son évolution vestimentaire et la variété de ses missions. Incontestablement la Guerre de 1870 marque un tournant, en effet avant et pendant celle-ci a un rôle essentiellement militaire alors qu’après elle passe à des actions de maintien de l’ordre. L’expédition en Espagne sous la Restauration (pour soutenir l’absolutisme contre le libéralisme), les aventures coloniales ou semi-coloniales (comme le Mexique) sont bien relayées.
La valse des régimes que connaît la France au cours du XIXe siècle est toujours adroitement amenée (on voit par exemple page 28 le duc de Bordeaux refusé le drapeau tricolore en 1873) pour faire un lien avec de nouvelles exigences qui se posent aux gendarmes. Tous les évènements dramatiques de l’histoire du mouvement ouvrier sont traduits en images. Des faits sanglants comme le massacre de travailleurs italiens à Aigues-Mortes en 1893, le périple meurtrier de Joseph Vacher (qui prend fin en 1897) ou l’action de la bande à Bonnot en 1911 sont largement évoqués. Ceci permet de voir que la création des brigades mobiles par Clemenceau se fait en 1907, soit quatre ans avant les premiers agissements des bandits motorisés que sont les compagnons de Jules Bonnot.
Tous les chefs de l’état de la période allant jusqu’à 1870 sont représentés, par contre présidents de la République ou chefs de gouvernement sous la IIIe République sont totalement absents dans l’image, Clemenceau étant tout de même cité. On attend avec impatience la mise en image du rôle controversée de la gendarmerie durant la Première Guerre mondiale, pour le prochain tome. Pour ceux qui s’intéressent au sujet, on lira de Louis Panel "La Grande Guerre des gendarmes". Le décor est fouillé et le fruit d'une bonne documentation, son style est fort attrayant.
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