Avis de Adam Craponne : "Ne pas confondre vendéen du sud de la Loire et chouan au nord de la Loire"
"Histoire générale de la chouannerie" d’Anne Bernet avait reçu en 2001 le Grand prix de la littérature catholique. Elle vit à Laval, non loin du village de celui qui a donné son nom à la "chouannerie" à savoir le faux-saunier Jean Chouan.
Dans l’avant-propos, l’auteure compare l’aventure des armées vendéennes entrée dans l’Histoire (au prix d'ailleurs d’un discours quasi légendaire tenu par des acteurs et des descendants d’insurgés) et celle des guérilléros chouans qui a inspiré plusieurs romanciers (Hugo, Balzac, Barbey d’Aurevilly et La Varende) mais sur laquelle on manque de sources.
Anne Bernet intègre les chouanneries mainiote, normande et bretonne dans son récit. Elle nous dresse un tableau des personnalités phares de ce mouvement contre-révolutionnaire qui s’étale de 1791 à 1804. « Les gardes nationaux de Lorient prennent d’assaut le palais épiscopal de Vannes en prétendant trouver l’évêque et lui extorquer de force le serment constitutionnel » (page 48). Mgr Amelot est absent mais une information erronée, comme quoi il subit les pires tortures, se répand dans tout le département. Le tocsin sonne toute la nuit du 12 au 13 février 1791 et trois mille paysans se dirigent vers Vannes. L’émeute est réprimée au prix de quatre morts et d’une quarantaine de blessés. Pour mieux apprécier la précocité de l’agitation, rappelons que le 13 février 1792 elle interdit toute célébration du culte catholique dans des chapelles privéesle et que le 27 mai 1792 l’Assemblée nationale vote le bannissement pour les prêtres insermentés.
L’auteure s’attache à nous évoquer des personnages fort divers agissant avec des échelles de force, des dates et sur des territoires divers. De ce point de vue l’ouvrage est quasi exhaustif. Au-delà d’informations sur des personnages comme Jean Chouan, Cadoudal, le comte de Frotté, La Rouërie, le comte de Bourmont (dit le "traître de Waterloo") ou Antoine-Philippe de La Trémoïlle prince de Talmont, on découvre des personnages auxquels se rattachent des faits largement ignorés. Ne manque pas d’intérêt par exemple Robert Billard de Vaux qui par exemple en 1792 délivre son frère de la prison de Laval, participe à la Virée de Galerne, agit près d’Ambières en Mayene encore en 1799 (page 517) et écrit sous la Monarchie de juillet Mémoires ou Bréviaire du Vendéen.
Le ton est globalement partisan, on peut regretter de lire :
« Les républicains n’avaient aucun respect pour la vie humaine et n’attachaient aucune valeur à l’existence de leurs soldats. Les représailles ne les impressionnaient pas plus que les actes de pardon grandioses dont ils ricanaient ». (page 390)
Ceci est dit à l’occasion du passage par les armes des émigrés qui sont tombés dans les mains des républicains alors qu’ils avaient débarqué à Quiberon (les chouans prisonniers connaissent un autre sort). Aux événements rapportés, on pourrait rajouter qu’Hugues Duroy de Chaumareys échappe à la mort en reniant le fait qu’il soit noble mais fera valoir au début de la Restauration que sa participation à ce débarquement mérite récompense. Cela lui valut en effet de commander la frégate La Méduse et d’entrer ainsi dans l’Histoire pour des motifs peu honorables.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations
– 10h30 : Messe traditionnelle en l’église de Chassillé (50 km à l’est de Laval en direction du Mans) suivie d’un historique des lieux.
– 12h15 : Déjeuner à Tennie, à l’auberge Le Petit Pont.
– 14h15 : Départ de l’excursion vers le Mont-Livois à Amné-en-Champagne, évocation de la plus grande bataille de la Chouannerie sarthoise.
– 15h30 : Arrêt à l’Aunay à Épineu-le-Chevreuil, lieu de sépulture de Saint-Paul.
– 16h30 : Étape au château de la Groirie à Trangé.
– 17h45 : Dernière étape au château de Vandœuvres à Fay. Rafraîchissements et clôture de la journée.
– Inscriptions au secrétariat de la Chouannerie du Maine : 02.43.04.10.48