Avis de Alexandre : "Babœuf: Je fais vœux de d'appeler prêtre c'est à dire charlatans, imposteurs tous ceux que je verrais dévier de la ligne des droits de l'homme"
L’on sait que la presse sous la IIIe République est extrêmement riche en titres et fait globalement de très gros tirages. Dans les années 1880 apparaît en province une presse socialiste hebdomadaire, au tirage d’ailleurs souvent bien modeste, ainsi pour le département de la Vienne les ouvriers disposent de "L’Éclaireur de la Vienne" qui diffuse à 700 exemplaires.
"L’Éclaireur de la Vienne" comme "Le Rappel du Centre", où paraît en feuilleton "Le capitaine des Meurt-de-faim" connaîtront d’ailleurs la même évolution. Leurs journalistes refuseront en 1905 de devenir l’organe départemental de la SFIO naissante et de ce fait, tout en se réclamant théoriquement d’un socialisme indépendant à la Aristide Briand se feront en fait les porte-paroles des idées radicales. Comme sur ce créneau il y a déjà souvent une demi-douzaine de titres (soit à dimension départementale, soit à dimension d’arrondissement), ils vont végéter et assez rapidement disparaître, c’est le cas pour "L’Éclaireur de la Vienne" en 1906 et de journal socialiste départemental "Le Rappel du centre" est devenu à la fin de la Belle Époque une journal dit "d’action républicaine et de défense laïque" de l’aire de la sous-préfecture de Rochechouart. On voit d’ailleurs les premiers numéros du "Populaire du Centre" en 1905 polémiquer avec Félix Chabrouillaud le rédacteur en chef du "Rappel du centre" pou le rejeter dans le camp des conservateurs sociaux. Ceci est volontairement exagéré car comme on l’a vu ce dernier titre porte alors une idéologie réformiste. Félix Chabrouillaud quitte d’ailleurs en 1914, au moment de la disparition "Rappel du centre" du le Limousin pour travailler dans des journaux du Loiret décède à Saint-Séverin en Charente (département d’où il était originaire) en mai 1932.
Les informations contenues dans ce paragraphe viennent compléter celles fournies sur le journal dans une introduction à l’ouvrage "Le capitaine des Meurt-de-faim". De l’auteur A. Clément de ce feuilleton, l’on ne sait que ce que l’on peut déduire à partir du récit à savoir que cet homme (qui se cache vraisemblablement sous un pseudonyme) connaît très bien Limoges, son histoire sous la Révolution française et le milieu des ouvriers de la porcelaine de la fin du XIXe siècle. L’hypothèse proposée est qu’il s’agit d’un érudit local et peut-être aurait-on pu explorer vers les auteurs d’articles sur l’histoire du Limousin au moment de la Révolution française paraissant dans des revues de sociétés savantes pour tenter de proposer des noms pour cet auteur.
L’action du roman "Le capitaine des Meurt-de-faim" est à la fois bien ancrée dans la période des complots menés par des militaires ayant servi Napoléon (songeons aux Quatre sergents de La Rochelle, à Jean Baptiste Breton ou Berton agissant à Saumur et Thouars) et à la conjuration dite des Égaux autour de Babœuf de 1796. On fait l’aller-retour entre les évènements authentiques liés au babouvisme et ceux fictionnels d’une possible révolte ouvrière en 1816 à Limoges en prolongement d'évènements se produisant durant l'hiver 1813-1814. On est là dans une fiction portant un message social en voulant faire le lien entre le mouvement socialiste renaissant (après les répressions liées à la défaite de la Commine à Paris et dans d’autres villes) avec des effets qui s’inspirent du roman d'aventures à la façon d'Alexandre Dumas. Une légère tonalité anticléricale sous-tend le récit, ceci ne surprendra pas vu le ton général des journaux socialistes de l’époque. L'éditeur Les ardents a rajouté des illustrations fort pertinentes pour permettre de mieux entrer dans l'atmosphère de l'époque.
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