Habille le roi Arthur

Voici un document jeunesse accessible dès 4-5 ans dans la mesure, ou contrairement à d’autres productions du même éditeur, ici l’enfant peut placer ses autocollants selon  ses propres choix, en tenant certes d’une certaine logique. Ainsi il mettra plutôt le flacon contenant la potion magique sur une table ou au-desus d'un coffre parallélépipédique que sur le coffre au haut en forme de demi-sphère. Et s’il veut rigoler un peu, il pourra mettre la plume d’oie non sur la table ou dans la main de la fée Morgane mais il la plantera dans une de ses fesses ou alors posera un mouton en haut d’une tour plutôt que dans le pré.

Maintenant pour les jeunes de plus de six ans, il y a sur chaque double-page (et les trois pages autonomes) un texte d’une trentaine de mots qui nous conte de façon concise mais pertinente la légende du roi Arthur. Page trois, il est bien précisé que la Bretagne dont Arthur et roi couvre en termes géographiques d’aujourd’hui la Bretagne, l’Angleterre et le Pays de Galles.

Ce livre offre donc beaucoup plus de pistes pédagogiques que son titre ne le laisse croire. En plus des 24 pages on a 10 pages d’autocollants. On a dix tableaux en double-page et trois scènes sur une seule page, on a en gros dix autocollants à coller sur chacun des dix épisodes de la légende, certains autocollants sont de très grande taille et d’autres plus petits toutefois c'est en respectant les proportions réelles ou la notion d’éloignement (les moutons sont bien plus petits que l’épée, car les premiers sont à placer a priori à côté de leurs congénères déjà dessinés au second plan).

Tous les autocollants se voient attribuer une désignation, ce qui enrichira le vocabulaire du jeune lecteur, voire de l’adulte prescripteur. Ainsi j’ai appris personnellement le mot "bliaud", sorte de robe très ample, très serrée à la taille et proposant des manches allant vers les mains en s’élargissant. Les enfants apprendront sûrement une demi-douzaine de mots comme : grimoire, heaume, diadème, haubert, écu. Ce vocabulaire leur permettra ultérieurement de rentrer plus facilement dans des romans historiques évoquant l’univers médiéval.   

Le graphisme est proche de celui des dessins animés pour enfants, avec parfois des détails humoristiques et culturels comme cette bougie ayant pour bougeoir un crâne humain page 12 ou le bliaud du chevalier Kay  portant en décoration deux clés ("key" en anglais), le bâton de Merlin renvoyant au bâton d'Asclépios (symbole médical dans de nombreux pays), le bouclier d’Accolon le voleur d’Excalibur, fils du roi de Gorre ayant pour capitale Bade (penser au Pays de Bade) avec pour motif la reprise telle quelle de l’aigle des armoiries de l’Allemagne...