Le bathyscaphe d’Alexandre: L’homme et la mer au Moyen Âge

Notre titre est une allusion à un mot historique du président Mac-Mahon et à la réponse que lui aurait faite le préfet de la Haute-Garonne. Selon certains récits médiévaux, sur les conseils d’Aristote,  Alexandre s’attache, pour découvrir le fonds des mers  et même dans le but de quitter le sol pour s'élever dans les airs, à réaliser un bathyscaphe en verre.

Dans la période médiévale la mer est univers fantasmée. Non seulement, pour construire un bestiaire de monstres, sont reprises les affirmations de la Bible avec Jonas et  la baleine et  les légendes grecques autour des sirènes  avec Ulysse et les monstres tels Charybde et Scylla mais en plus la littérature médiévale y fait se dérouler des épisodes dramatiques comme dans Tristan et Iseut.  

Par ailleurs naviguer est au Moyen Âge, courir bien des risques si on s’éloigne un peu des côtes, ce que font certains marins portugais pour se rendre déjà au niveau du tropique ; on s’interroge sur les moyens techniques utilisés pour se repérer. C’est aussi de la mer d’où vient le danger et on songe bien entendu aux pirates sarrasins et aux Vikings païens.  On a un long développement sur les Vikings, revenant sur le sens du mot (comme le catalogue de l’exposition qui leur est consacrée en 2018 au château des ducs de Bretagne à Nantes) mais creusant beaucoup plus que d’habitude les raisons de ces expéditions (avançant en particulier que la polygamie pratiquée oblige la plupart des jeunes à s’enrichir s’ils veulent se marier).

La mer est aussi nourricière et cela fait l’objet d’un chapitre comme la fonction commerciale en décrivant la prospérité de certains ports italiens dont Gênes (dont un plan reconstitué est offert) ou des villes de la Hanse. Voilà l’essentiel à nos yeux mais le lecteur découvrira d’autres dimensions dans un ouvrage collectif de spécialistes faisant preuve de bonnes qualités de vulgarisation et proposant de nombreuses illustrations en couleur de la fin de cette époque.