Avis de Benjamin : "Au Moyen Âge Mélusine c’est leur cousine"
Voilà un ouvrage qui est à mi-chemin entre le documentaire et le roman. En effet c’est la découverte des diverses formes qu’a pris la légende d’une femme sorcière ou fée avec un corps où apparaissent certains jours des parties animales. Si Jean d’Arras en 1393 fixe la légende de Mélusine dans son roman "La Noble Histoire de Lusignan", mais on trouve trace de personnages féminins ayant des caractéristiques communes avec Mélusine. Claude Yvon rappelle que, dans le Bas Moyen Âge, nombre de familles se disent descendre de Mélusine ; selon la légende le premier comte de Luxembourg Sigefroid se serait uni au Xe siècle à une femme-poisson Mélusine.
Toutefois ici Claude Yvon nous fait voyager dans les lieux de l’univers poitevin liés directement à la famille des Lusignan (qui revendique Mélusine comme ancêtre) ou au folklore local. Les nombreux châteaux de la province sont d’ailleurs attribués à divers coups de baguettes magiques de cette fée. L’aspect roman est dans le choix d’une sorte de mise en abîme, Claude Yvon choisit de raconter ce périple à travers une histoire d’amour entre un agent immobilier à la retraite J.-B. Cossé-Guichard et une enseignante à l’université de Poitiers Éléonore Font de Mirebeau. Cette dernière se fait d’ailleurs traiter de "Mélusine" par son amant lors de la rupture. Les Poitevins relèveront que Mirebeau est une cité liée à la vie d’Aliénor d’Aquitaine, un personnage historique (nommée par lui "Éléonore de Guienne", il faut comprendre "Éléonore de Guyenne") dans lequel selon Michelet on se serait inspiré pour construire certains épisodes de la légende de Mélusine.
«La jalouse Éléonore, passionnée et vindicative comme une femme du Midi, cultiva l’indocilité et l’impatience de ses fils, les dressa au parricide. […] Éléonore elle-même eut pour amant le père même d’Henri II, et les fils qu’elle avait d’Henri risquaient fort d’être les frères de leur père. […] La véritable Mélusine, mêlée de natures contradictoires, mère et fille d’une génération diabolique, c’est Éléonore de Guienne. Son mari la punit des rébellions de ses fils en la tenant prisonnière dans un château fort, elle qui lui avait donné tant d’État.» (Histoire de France, Moyen Âge (1833), Œuvres complètes, Paris, Flammarion, 1893, tome 2, p.292-294).
Si la figure légendaire de Mélusine est très présente dans de nombreux lieux du Poitou, Sainte Radegonde (belle-fille de Clovis) personnage historique lui fait une sérieuse concurrence en nombre de lieux liés à une figure fabuleuse.
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http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Parthenay/n/Contenus/Articles/2015/07/23/Une-ville-enchantee-et-diplomee-2411710
http://www.ledauphine.com/actualite/2015/07/31/dans-la-salle-d-eau-de-melusine
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/09/19/Sur-les-traces-de-Melusine-a-Clussais-la-Pommeraie-2470190
http://www.wort.lu/fr/luxembourg/a-l-abri-de-tous-les-regards-rencontre-insolite-dans-le-grund-561d1fe10da165c55dc4b293