Avis de Alexandre : "Je suis Pierre et sur cette pierre je bâtirai Saint-Pétersbourg"
L’éditeur SPM avait déjà donné le titre Russie d’hier et d’aujourd’hui: perceptions croisées en 2016. Ceci est l’occasion pour nous de souligner qu’il fut le premier souverain de Russie russe à visiter la France ; d’ailleurs une exposition au Grand Trianon commémore du 30 mai au 24 septembre 2017 le tricentenaire de cette visite diplomatique. Il passe également à Bruxelles. D’autre part c’est le premier qui revendiqua le titre d’empereur, en effet depuis Ivan le Terrible au milieu du XVIe siècle on état tzar de toutes les Russies et auparavant Grand Prince de Russie.
Télescope acheté par Pierre le Grand à Paris en 1717
L’ouvrage est composé, après une introduction, des chapitres intitulés : L’homme, Tsar à dix ans, Premières démarches politiques, Croyant mais anticlérical, La victoire qui changea tout, Pérpéties diplomatiques, L’œuvre réformatrice d’un empereur autoproclamé, S’en prendre à la société, Les lumières pétroviennes. Une conclusion, une chronologie et une bibliographie suivent.
Dans l’introduction, l’auteure dit qu’un fossé s’est creuse sous son règne entre une noblesse assez occidentalisée et des ruraux empreints de traditions ancestrales et que le pays a mené d’interminables guerres. Francine-Dominique Liechetenhan n’hésite pas à aborder la question de la sexualité de son personnage ; cette dernière semble assez débridée. Son père meurt alors que Pierre est très jeune et e sont son demi-frère et sa demi-sœur qui vont gouverner. Il règne de fait à partir de 1694 car son autre demi-frère auquel il est associé sur le trône est faible d’esprit mais auparavant en 1689 il est parvenu à écarter sa sœur qui assurait la régence et que ce n’est qu’en 1694 que sa mère meurt (cette dernière gouverna de fait pendant cinq ans) . Sachant que Pierre Ier meurt en 1721 ce sot donc de fait moins de trente années qu’il dirige le pays alors qu’il est tsar puis empereur durant trente-neuf ans.
On doit se raser la barbe et de se vêtir à l'occidentale
Dès 1696 il se rend en Occident et il est le premier souverain russe à quitter son pays ; toutefois il ne dépassse pas à l’ouest les Pays-Bas et l’Angleterre. On suit ses succès militaires tant sur l’Empire ottoman que sur les Suédois et cela permet à la Russie d’atteindre tant la Mer noire que la Mer baltique ou le sud-ouest de la Mer caspienne. Toutefois si les troupes russes parviennent jusqu’en Moldavie en 1710 elles sont défaites par les Turcs et ce n’est qu’un siècle plus tard que la Russie parvient à se faire céder la Bessarabie, qui couvre un peu plus de territoires que la Moldavie actuelle.
On perçoit bien que le tzar a du mal à réformer son pays tant dans le domaine laïc que religieux, il le fait à coup d’oukases si bien que les mentalités de la plupart de ses sujets ne sont pas en phase avec ses décisions si bien qu’il doit réprimer diverses rébellions. On évalue le coût humain de victimes pour la construction de Saint-Pétersbourg à 150 000 ouvriers ; cette ville devient la capitale de la Russie dès 1712 et le restera jusqu’à la Révolution bolchévique. La socccession de Pierre le Grand est complexe, son épouse Catherine lui succède mais pour guère plus de deux ans. De la conclusion, on retiendra ceci : « Après Pierre le Grand, il y avait deux Russies, contraintes à la cohabitation, mais incompatibles. Les philosophes, Fontenelle en tête, choisirent le mirage d’une Russie moderne. Bien avant son décès, Pierre fut érigé en monarque éclairé, pénétré de raison, fondateur du pays du progrès. Où était la vraie Russie ? ». Cet ouvrage est composé du près d’un tiers de sa surface par des illustrations en noir et blanc mais reproduites avec qualité. On aurait gagné toutefois à proposer une carte de géographie historique afin de voir l’étendue de la Russie avant et après le règne de Pierre le Grand.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
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