Avis de Adam Craponne : "On se demandera si c’est du lard ou du cochon"
Il s’agit en fait d’un roman partiellement uchronique, le principe est la réécriture de l'Histoire à partir de la modification d'un événement du passé. Le problème est que cela n’est pas annoncé en quatrième de couverture et que la fin du récit revient à l’histoire officielle. On aurait gagné considérablement à dire clairement qu'entre les pages X et Y, on est dans l'uchronie et donner en fin d'ouvrage ce que font réellement, durant le laps de temps modifié par l'auteur, François Ier et le Connétable de Bourbon.
Il s’agit donc d’un ouvrage qui séduira ceux qui connaissent déjà bien l’histoire de la vie de François Ier et ont des notions sur le destin du Connétable de Bourbon. L’ouvrage ouvre sur un extrait de l’œuvre de l’historien Brantôme :
« Que dit-on en France de monsieur de Bourbon ?
Que l’on tient en souffrance à tort et sans raison.
Est-ce parce qu’il vous a bien servi ?
Car son père et son frère sont morts brillamment.
Soutenant la querelle et parti des Français
Pour toute récompense a perdu le Bourbonnais ». (page 9)
En fait une bonne partie de l’action se déroule en Bourbonnais (en gros le département actuel de l’Allier). Il est imaginé au détriment de François Ier, une usurpation du trône de France, avec l’appui de Charles-Quint, par le connétable de Bourbon. Ce dernier avait en fait deux suzerains le roi de France pour la très grande majorité de ses possessions et l’Empereur romain-germanique pour la principauté des Dombes.
« Charles Quint demandait à Charles III de Bourbon de se rendre au plus tôt à Paris où il serait reconnu comme le roi de France après que le Valois eut signé son abdication ». (page 36)
Après avoir évoqué le chevalier Bayard et le seigneur de La Palice (celui en rapport avec les lapalissades) et bien d’autres nobles influents de l’époque, des villes en Espagne, la fin du récit nous amène en Italie chez les Médicis et à Rome où l’ancien connétable de France est à la tête des armées de Charles-Quint qui mènent là un siège. Notre personnage principal est frappé par une balle d’arquebuse qui se révèle mortelle et ses troupes prenant prétexte de sa mort pillent sans vergogne la ville éternelle.
Richard Alain Marsaud de Labouygue cite alors Pierre de l’Estoile:
« Bourbon en faisant la guerre n’avait formé qu’un vœu, vaincre ou mourir : Dieu lui accorda l’un et l’autre ». (page 68)
Neuf portraits, en couleurs pour la majorité, de personnages historiques fort connus sont présentés en fin d’ouvrage, on est surpris de ne pas y trouver celui du connétable de Bourbon, même s’il figure en couverture.
Pour connaisseurs Quelques illustrations