Avis de Xirong : "Je le pansay, Dieu le guarist (Ambroise Paré)"
Ambroise Paré est né en 1510 au Bourg-Hersent aujourd’hui ce lieu fait partie de Laval, une ville qui appartient au domaine royal depuis 1481 comme la Provence, car Charles V d'Anjou, le neveu du roi René, avait légué ses domaines à Louis XI. Laval n’est donc pas une ville sur laquelle on peut écrire, sauf en combinant deux erreurs (la seconde est qu’évidemment cette cité a appartenu auroyaume de France depuis le partage décidé par le Traité de Verdun en 843) : « Laval fera partie du royaume de France, après le rattachement de la Bretagne au royaume en 1532 ». Ajoutons qu’en 1510, on ne naît pas en Mayenne, puisqu’il s’agit là d’un département, création de la Révolution française.
Si Ambroise Paré est né sujet du roi de France, André Vésale a vu le jour à Bruxelles en 1514, ce qui fait de lui un sujet de Charles-Quint en particulier duc de Bourgogne (ou du moins ce que lui en a laissé Louis XI, à savoir la Franche-Comté), duc du Brabant et comte de Flandre. Ce dernier, comme François Ier était atteint par la vérole.
André Vésale fait des études à l’université de Louvain puis à Paris (à partir de 1533), alors qu’Ambroise Paré reçoit essentiellement une formation pratique comme compagnon chirurgien de maître Vincent Coincterel à l’Hôtel-Dieu. Rappelons que hiérarchiquement le médecin est alors bien plus haut que le chirurgien car ce dernier pratique un métier bien plus manuel.
Ambroise Paré va connaître les blessés des champs de bataille tant en Italie (dans le sillage de François Ier) qu’en Catalogne, en Bretagne (où un débarquement anglais est repoussé en 1543) et aux Pays-Bas (dans l’acceptation du terme de l’époque). André Vésale voit également des batailles mais dans l’ombre de Charles-Quint dont il est le médecin. Dans les années 1550, Ambroise Paré est médecin d’Henri II (et le sera des deux souverains suivants) qu’il ne parvient pas à sauver après l’accident que ce dernier connaît lors d’un tournoi. L’auteur reprend, avec précaution, page 81 une prophétie portée au crédit du mage provençal Nostradamus : « La légende veut que la reine ait tenté de l’en dissuader sur la foi d’une prophétie de Michel de Notre-Dame, Nostradamus, prédisant que le roi devrait se garder de combat singulier vers sa quarantième année ».
Les circonstances de la mort du roi François II à l’âge de seize ans sont peu développées page 89, on se reportera à l’excellent ouvrage François II de Vincent Bouton (chez le même éditeur). Par ailleurs pour le décès du fils aîné de François Ier, il faut lire Les malchanceux de l’histoire de France. Le principal intérêt de l’ouvrage est le panorama des connaissances médicales de l’époque, un tableau amené progressivement et toujours en lien avec le récit. Notons que l’ouvrage est sous-titré : Destins croisés d’un anatomiste et d’un chirurgien à la Renaissance.
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