Avis de Ernest : "Qu’on nous ôte nos biens, qu’on serre nos liens, ta main nous garde (extrait d’un cantique de Luther)"
Cette année 2017 est celle du cinquième centenaire de la publication par Luther des quatre-vingt-quinze thèses, selon la légende sur la porte de l’église de Wittemberg en Saxe (au sud-ouest de Berlin) ; en effet il enseignait la théologie dans l’université de cette ville.
Le récit ouvre sur la présence dans le couvent de Marienthron de Catherine (Katharina von Bora) la future épouse de Luther. Elle est alors au couvent cistercien de Marienthron et avec huit compagnes elle s’en évade en 1523 dans les circonstances assez rocambolesques qui nous sont expliquées. L’idée a été donc de faire approcher les débuts tumultueux du protestantisme à travers les relations qu’une ancienne nonne noue avec les idées de Luther et cette angle de vue devrait faciliter l'entrée dans l'ouvrage de nombres de jeunes filles scolarisées dans l'enseignement secondaire.
Tous deux sont proscrits dans l’Empire romain germanique, mais ils bénéficient de la protection de l’électeur de Saxe. En 1525 Katharina von Bora épouse Luther qui décède en 1546 alors que sa veuve lui survit de six ans. Toutefois le récit, après avoir évoqué la rédaction de la Confession d’Augsbourg en 1530 (qui fixe en vingt-huit articles la doctrine évangélique), se clôt avec la création l’année suivante de la ligue de Smalkalde qui est une alliance militaire visant à s’opposer à l’interdiction par Charles-Quint de la pratique luthérienne. L’ouvrage ne le dit pas mais à côté des influentes principautés saxonnes, on trouve la ville de Strasbourg et celle de Constance (qui le paiera d’une annexion aux terres autrichiennes).
Comme toujours chez l’éditeur Oskar, le dossier documentaire est très bien fait et largement illustré. On y trouve entre autre l’image d’Henri IV signant l’édit de Nantes et un petit texte évoquant tant cet évènement que la Révocation de ce texte par Louis XIV. La carte qui montre les frontières des cultes catholiques, orthodoxes, luthériens, calvinistes et presbytériens (réunis de qui n’a rien de choquant) est très bien faite. On aurait pu toutefois prendre la couleur de coexistence (comme on l’a fait pour la Hongrie) pour les zones françaises qui passent le plus massivement à la Réforme, au lieu de mettre celle qui laisse entendre que la quasi-totalité des populations de ces régions (parties du Dauphiné, du Languedoc, de l’Aunis et du Poitou plus le Béarn dans son ensemble) sont protestantes à la fin du XVIIe siècle.
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